Anaïs : 4 enfants et le skate en héritage

Chez émoi émoi, on ne prend pas la passion à la légère. Parce qu’elle est souvent une force bien plus indestructible qu’on ne le pense. Quand Anaïs débute le skate à 12 ans, elle ne se doute pas qu’il va devenir son point d’ancrage mais aussi son énergie continue pour vivre sa vie de sportive, de femme, d’amoureuse, de mère de 4 enfants, de photographe, de doula… avec une liberté folle.

Deux enfants avant 30 ans, une séparation, et un coup de foudre autour du skate.

« Quand on pratique le skate, c’est toute une communauté à laquelle on adhère. On est seule sur sa planche mais c’est avec les autres que l’on apprend. On voit la ville autrement, elle devient un terrain de jeu. Ca vous enseigne la persévérance. J’ai commencé très tôt le skate et en parallèle, je faisais de la danse classique. Sous mon baggy, j’avais mon justaucorps et mes collants. C’était aussi un moyen de me déplacer. Quand je suis devenue maman,  c’était naturel de transmettre le skate à mes enfants. » 

 

« Le temps a passé et je trouvais que nous étions devenus davantage amis qu’amoureux. On ne se disputait pas mais il me manquait quelque chose. »

 

« Quand j’étais jeune, je ne voulais pas d’enfants, j’étais la baby-sitter de ma fratrie. Avec mon compagnon de l’époque, on profitait, on faisait la fête. 6 ans après notre rencontre, on s’est mariés puis on a eu Olivia. Octave a suivi 22 mois après. On était bien, j’évoluais en même temps que mon couple. Mes copines continuaient à faire la fête mais j’avais eu une vie si remplie avant d’être mère que je ne les enviais pas du tout. Le temps a passé et je trouvais que nous étions devenus davantage amis qu’amoureux. On ne se disputait pas mais il me manquait quelque chose. Guidée par mon esprit très indépendant, j’ai pris la décision de rompre. Je me suis remise au skate à fond. Avec une amie et d’autres skateurs de la scène locale, nous avons organisé un skate trip à Berlin pour le CPH BER OPEN. A cette époque, j’avais déjà croisé ce skateur, René-Charles. On s’est revus  à un event de skate peu après l’anniversaire de mes 30 ans. Et là, coup de foudre. Mi-juillet, nous formions un couple. Olivia a alors 5 ans et Octave a 3 ans. J’étais séparée mais je vivais toujours avec mon ex-compagnon. Je faisais des allers-retours entre Lille où René-Charles vivait et la Belgique. Quand j’ai quitté la maison, je ne voulais pas que mes enfants changent de vie. Ils étaient scolarisés dans une école à pédagogie alternative. C’était à moi de m’adapter, je voulais aussi vivre mon histoire d’amour. Je faisais des allers-retours juste pour aller les chercher à l’école, c’était beaucoup de sacrifices au quotidien. Certains me disaient : « Tu as le beau rôle, tu pars ! » Le regard des autres peut-être très critique, surtout envers les mères. 

 

« Quand je suis tombée enceinte de mon troisième enfant, j’ai ressenti un gros down. Je voulais continuer à faire du skate, ce que j’ai fait tout au long de ma grossesse ! Deux jours avant mon accouchement, j’étais sur mes roues. Et d’ailleurs aujourd’hui, c’est ce bébé, Marcel, qui est déjà mordu de skate. »

 

 

La passion s’agrandit, et la famille recomposée aussi.

Puis la vie de famille recomposée s’est construite peu à peu, avec en toile de fond la passion du skate en famille. « Mes enfants ont commencé très jeunes. Je pars du principe que les enfants évoluent à leurs rythmes. Olivia est très à l’aise, elle fait les choses par elle-même. Octave est un peu moins doué pour l’équilibre mais il aime beaucoup. » Et la famille de passionnés s’agrandit et consolide la famille recomposée. « Quand j’ai rencontré René-Charles, je donnais des cours de skate avec ma copine Aura, de la team Belgium. Quand je suis tombée enceinte de mon troisième enfant, j’ai ressenti un gros down. Je voulais continuer à faire du skate, ce que j’ai fait tout au long de ma grossesse ! Deux jours avant mon accouchement, j’étais sur mes roues. Et d’ailleurs aujourd’hui, c’est ce bébé, Marcel, qui est déjà mordu de skate. Il en fait depuis sa conception. A 2 ans, il se met déjà debout, roule dessus et drope les Toboggans avec René-Charles. » Enceinte de Marcel durant la pandémie, Anaïs se prépare à enfanter seule car les sages-femmes n’étaient pas disponibles. « Finalement je me suis rendue à la maternité mais j’ai tout fait seule. Je ne voulais pas que l’équipe médicale m’impose des choses. » Et ce quatrième enfant qui a pointé le bout de son nez, il y a quelques mois ? « Ernest a été une surprise ! A partir du moment où on l’a su, ça a tout chamboulé. J’ai dû mettre en pause mes projets. Pendant la grossesse, on s’est rapidement rendu compte que le bébé avait une seule artère ombilicale et que le placenta était sur le col de l’utérus puis après tout près du col. Soit deux complications qui m’imposaient de vraiment me mettre au repos. J’allais au skate en famille et je les regardais. »

 

« On a vécu beaucoup de choses, des contraintes, des galères, on apprend à prendre sur nous et on sait que ça passera. Aujourd’hui, on skate comme des papas et des mamans, avec ce que cela implique de sacrifices mais aussi de partages en famille. »

 

 

Un 4ème accouchement sous le signe de la liberté.

C’est après sa séparation avec le père de ses deux premiers enfants, qu’Anaïs s’interroge sur l’accompagnement des femmes durant la grossesse mais aussi sur la manière dont les femmes subissent leur accouchement. « L’année de ma séparation,  j’ai vu une psy. J’ai découvert que j’étais hypersensible. Je pouvais sentir mes hormones monter. J’étais fâchée car, à aucun moment, une sage-femme ne m’avait parlé d’accouchement physiologique. Je me suis dit qu’il fallait que je creuse le sujet et que j’accompagne les femmes enceintes pour qu’elles comprennent que toutes les ressources étaient en elles.  Je me suis formée au métier de Doula. Grâce à cela j’ai résolu plein de problèmes ! » Quand Anaïs tombe enceinte de son quatrième enfant, c’est naturellement qu’elle prend le chemin d’un accouchement physiologique, à la maison. « J’ai tout mis en place pour que physiquement et mentalement, la question du placenta ne soit pas un problème. Avec René-Charles, nous avons géré l’accouchement seuls, comme nous le souhaitions. En totale autonomie. La sage-femme nous regardait de loin, pour être disponible si besoin. J’étais connectée à mon bébé. Quand je l’ai senti venir, je savais que tout irait bien. Je l’ai attrapé dans mes mains, et tout était parfait. Mon placenta était entier. Je souhaitais profiter des pouvoirs incroyables du placenta pour accompagner mon bien-être lors du post-partum. Nous l’avons conservé dans du sel. J’ai de suite prix un petit morceau pour le mixer dans un smoothie aux fruits des bois. Ca m’a beaucoup aidé. » Dix jours après la naissance, Anaïs et René-Charles découvrent qu’Ernest est né sans thyroïde (c’est le cas d’1 bébé sur 4000). Ce qui nécessite une surveillance et un accompagnement. Une épreuve supplémentaire pour le couple. « On a vécu beaucoup de choses, des contraintes, des galères, on apprend à prendre sur nous et on sait que ça passera. Aujourd’hui, on skate comme des papas et des mamans, avec ce que cela implique de sacrifices mais aussi de partages en famille. Quand les gens nous regardent skater avec nos enfants, ils nous disent qu’on ne lâche rien, et c’est vrai ! On a un passion commune et l’énergie du skate pour toujours ! »

 

Anaïs et ses enfants portent les sweats et combi damiers en polaire – 89€ l’adulte et dès 49€ l’enfant

Photos : @pixelsfromanais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma fille Olivia avait reçu pour Noel sa première planche par mon frère, son parrain

Publié le Ecrit par Amandine