Alexandre est pharmacien. Il vit à quelques kilomètres de Lille. Sa phrase culte : il ne savait pas que c’était impossible, c’est pour ça qu’il y est arrivé… Pour ce père de famille heureuse, la maison du bonheur ressemble à « des cris des larmes, des rires, des portes qui claquent puis s’ouvrent. Comme aujourd’hui en pire ! On sera bien partout tant qu’on est ensemble. La cerise sur le gâteau ? Ce serait une belle maison dans le vieux Lille. »
Démystifier la paternité.
Alexandre est un père en constante évolution. Il aborde l’éducation de ses enfants avec un certain recul.
« On évolue au fur et à mesure des enfants qui arrivent. Pour le premier on subit la pression des parents parfaits. Les émissions télévisée, les livres, les journaux pressurisent les jeunes parents. Il faut absolument entrer dans ce mythe du père idéal ou de la mère idéale pour avoir l’enfant parfait. Cette pression retombe après le deuxième et encore plus avec le troisième. Quand arrive le quatrième on n’en a plus aucune ! Les parents prennent conscience qu’il faut gérer les choses de manière plus instinctive, sans s’imposer des codes. Je pense qu’on apprend à être père quotidiennement. La meilleure éducation est celle qui s’est détachée de l’image idéale, même si ce n’est pas évident. »
Devenir père, pour Alexandre était une évidence absolue. « Je ne pouvais pas imaginer autrement ma vie de couple et la vie sans enfants. » Pourtant, il ne se voit ni en papa Poule, ni en papa cool. « J’essaie d’être un papa juste. c’est difficile de tout laisser passer, alors j’essaie d’instaurer des petites règles. Il y des choses que je laisse passer d’autres que je négocie. Quelques éléments sont non négociables. Je balaie le curseur ! »
Home working.
Alexandre arrive à gérer un travail très prenant et une paternité qui ne l’est pas moins. « J’ai eu l’opportunité de racheter une pharmacie près de Lille. Une maison y était associée, avec un jardin.
La bâtisse ne nous plaisait pas. Mais nous avons réussi à transformer cette expérience en choix de vie. Je fais du home working, je suis 7j/7j à la maison et 7j /7j à la pharmacie. Cette situation a des inconvénients parce que je ne mets jamais de distance entre mon travail et mon domicile. Mais c’est un énorme avantage d’être avec ses enfants tout le temps ! Même s’ils sont avec la nounou, je ne suis jamais loin. S’ils doivent me montrer la bonne note qu’ils ont eue, ils peuvent le faire tout de suite. Parfois ils viennent me donner un coup de main. S’il y a une bagarre je suis là aussi. Le seul problème, c’est que les enfants n’ont pas l’impression que je travaille ! Ils viennent me déranger souvent mais les clients sont très compréhensifs. » La famille d’Alexandre est très unie. « Nous avons du mal à nous séparer. Nous sommes toujours à six. Nous nous sommes tous mis au tennis. Il y a bien sûr un coté pratique mais nous avons un esprit de clan. Depuis un an avec Arthur, on s’aménage des moments à deux. On va sur l’eau faire du bateau. On fait des balade en SUP, c’est très sympa. »
De la valeur du travail aux rêves.
La valeur fondamentale qu’ Alexandre a reçue de ses parents et qu’il compte transmettre à ses enfants est, sans surprise, celle du travail. « On obtient rien sans travail. Je ne suis pas dans une démarche de « fils de ». Je ne compte pas faire de lignée. Mon père m’a toujours dit que quoi que je fasse, l’essentiel est que je sois le meilleur dans ma voie. J’ai envie de l’inculquer aux enfants. Faites ce que vous voulez, mais soyez les meilleurs pour avoir le choix ! C’est à mes enfants d’inventer leurs rêves, je n’ai pas à rêver pour eux. »
Quels sont tes désirs d’avenir ?
« Je n’ai pas d’idée. Ils se réinventent quotidiennement. On a des rêves. C’est bien d’en avoir, mais il ne faut pas s’y laisser enfermer. La vie nous réserve des surprises beaucoup plus belles que ce qu’on attendait. Laissons nous porter ! »