Céline, des PMA solo au bonheur d’être maman

 

Chez émoi émoi, on sait qu’il faut une montagne d’amour pour se lancer dans un parcours de PMA en étant maman solo.  Maman de Zoé, 5 ans et demi et de Milo, 10 mois et demi, Céline nous raconte son parcours, du désir d’enfant à son accomplissement. 

Dans quel contexte s’est inscrit votre projet de fonder une famille ?
Depuis toute petite, j’avais 2 rêves : devenir institutrice primaire et devenir maman. Je suis institutrice depuis 18 ans et tout ce temps, j’ai couru après les hommes. Le problème est qu’inconsciemment, je ne cherchais pas un mari mais un papa. Résultat, ils ont tous fui. Il y a une dizaine d’années, alors que j’étais en couple, on m’a diagnostiqué une endométriose sévère. Les gynécologues, sans le savoir, ont fait fuir mon conjoint en annonçant que si je voulais des enfants, j’allais devoir me dépêcher. Avec cette pression médicale en plus, je ne suis pas arrivée à trouver chaussure à mon pied. Je me suis rendu compte que j’avais envie d’un bébé mais pas d’un homme dans ma vie. Ajoutons à cela l’horloge biologique qui tournait… J’ai donc, après avoir mûrement réfléchi, entamé les démarches de PMA. 

Avez-vous été accompagnée, aidée, soutenue ?
Avant d’entamer toutes démarches, j’avais besoin de l’approbation de ma famille. D’abord, parce que nous sommes très soudés mais aussi, parce qu’assumer seule un enfant sans aucune aide, c’est pratiquement impossible. Ma mère a d’abord levé les bras au ciel. Avec le recul, je pense que c’était sa manière d’être triste pour moi. On rêve tous d’une vie la plus simple possible pour nos enfants. Lorsque je lui en ai reparlé, elle a compris mon désir de devenir maman à mon tour et elle m’a très vite soutenue. Mon papa a directement été d’accord avec mon choix. Il m’a dit que je pouvais compter sur lui. Dans l’ensemble, les gens me félicitent pour mon courage. En réalité, il n’y a pas de courage dans tout cela. Je ne suis pas courageuse d’avoir réalisé mon rêve. Je ne suis pas courageuse d’avoir fondé ma famille. Je suis juste heureuse. 

Comment s’est déroulé votre parcours de PMA ? 
Habitant en Belgique, toutes les portes m’étaient ouvertes. J’ai été chez mon médecin traitant pour lui parler de mon projet et il m’a donné les coordonnées du meilleur hôpital PMA en Belgique : l’UZ à Jette. J’ai répondu à leur questionnaire écrit et j’ai attendu 3 mois pour avoir une réponse favorable qui me programmait deux rendez-vous psy. Il a fallu encore 4 mois pour avoir l’accord. J’ai ensuite eu un rendez-vous avec un gynécologue, puis un second. Le processus administratif aura duré 1 an avant que je ne puisse faire ma première prise de sang. C’est une attente qui vise à savoir si les femmes veulent vraiment ce bébé ou si c’est un coup de tête après une rupture douloureuse. En gros, il teste notre envie… Malgré mon endométriose sévère et un ovaire gauche inaccessible, on a prélevé trois ovocytes à la première douloureuse ponction… Et tous ont été fécondés. Mon premier embryon ne s’est pas accroché mais le deuxième était le bon. Incroyable ! Mon gynécologue chirurgien n’en revient toujours pas. 

Pour mon deuxième bébé, 5 ans plus tard, on a tenté mon troisième embryon congelé mais sans trop y croire. J’ai donc refait un traitement (en reprenant les 10kg qui vont avec, merci les hormones) et j’ai eu quatre ovocytes. Deux ont été fécondés et c’est le deuxième qui s’est accroché. Encore une fois, vu mon état de santé, c’est incroyable ! 

Une fois votre grossesse engagée, comment s’est-elle passée ? 
Ma première grossesse s’est très bien passée. Être maman était une évidence pour moi donc je n’ai pas eu de craintes ou de doutes. J’étais même contente d’être seule à pouvoir décider du prénom, de la couleur de la chambre, … 
Ma deuxième grossesse a été plus compliquée. En cause : un placenta praevia. L’accouchement s’est très mal passé et pour la première fois de ma vie, j’ai eu peur d’être le seul parent de ma fille. Mon fils et moi avons failli mourir durant l’accouchement et je n’ai fait que penser à ma fille que j’allais laisser orpheline à 5 ans. C’est le seul moment où je me suis dit que si un papa avait été présent, elle n’aurait pas été seule. Mon fils a fait quatre semaines de néonatalogie. Là encore, mon cœur de maman a dû se partager entre ma fille à la maison et mon fils à l’hôpital. Quand on est deux, on peut échanger les rôles. Ici, lorsque j’étais avec mon fils à l’hôpital, ma fille n’était pas chez elle mais chez ses grands-parents et quand je prenais du temps pour ma fille, mon bébé préma était seul à l’hôpital. Ce sera pour moi le pire moment de ma vie de maman solo. Lorsque mon fils est rentré de l’hôpital, les choses sont rentrées dans l’ordre et je n’ai plus jamais ressenti cette crainte d’être maman solo. 

Publié le Ecrit par Tifenn