Chez émoi émoi, on sait que l’arrivée d’un bébé dans une famille, la réivente aussitôt. Les enfants deviennent parents, les parents, deviennent grands-parents, …C’est tout un monde qui s’organise autrement et qui fait naître de nouveaux liens. 4 femmes nous racontent la naissance de leur grand-maternité.
Une nouvelle maternité
« J’ai été très active professionnellement. Je remettais à plus tard les vacances et les moments en famille. Je me disais certainement que j’aurais le temps plus tard. Et puis un jour, j’ai voulu lever pied mais mes enfants avaient déjà 15 ans …et plus tellement envie de passer du temps avec leur maman. J’ai vécu durant 10 ans avec un sentiment d’inachevé : je n’avais pas exactement été la mère que je souhaitais. Quand ma fille a annoncé sa grossesse, cette idée d’investir un nouveau rôle m’a immédiatement séduite. J’avais conscience que je n’allais pas rejouer ma maternité mais je visualisais l’occasion de m’épanouir pleinement avec un enfant. »
Et votre petit nom ? Granny. J’appelais ma grand-mère comme cela. Je l’adorais et j’ai voulu me reconnecter à elle via ce nouveau rôle. Comme une histoire de transmission.
Je n’étais pas prête
« La différence entre ma maternité et ma grand-parentalité réside dans le fait que pour ce second rôle personne ne m’a demandé mon avis, haha. Alors, quand mon fils m’a dit qu’ils attendaient un bébé, je lui en ai presque voulu de ne pas m’avoir mis dans la boucle du projet. A posteriori, c’est évidemment complètement idiot d’avoir réagi comme cela mais je me suis sentie trahie. J’avais 55 ans, des projets plein la tête. J’avais eu mes enfants jeune, et je voyais ma cinquantaine comme un moment d’extrême liberté. Mon fils m’en a beaucoup voulu et les deux premières années de la vie de mon petit-fils ont été assez conflictuelles. Pour moi, rien n’était naturel. Et puis un jour de janvier, j’ai passé trois heures incroyables avec mon petit-fils de 3 ans. J’ai eu comme un déclic, j’avais ma place et elle n’attendait que moi. »
Et votre petit nom ? Manou. Je m’appelle Anouk, je n’aimais pas trop le petit nom « mamie », le mélange a donné Manou. Je restais moi sans mettre de côté mon rôle de grand-mère.
Je ne suis pas là souvent, mais quand je suis là…
« J’avais le projet de m’installer à la campagne dès que possible. Je vivais aux portes de Paris mais cette vie ne m’allait plus depuis longtemps. J’ai organisé ma vie pro et j’ai pris la décision d’acheter une petite maison avec un grand jardin dans le Perche. Le jour de la signature de l’achat, j’ai organisé un petit apéro chez moi avec mes deux filles et leurs amoureux. C’est ce soir-là que la cadette a annoncé qu’elle attendait un bébé. J’étais si heureuse …et si frustrée par ailleurs ! J’allais partir à 200 km d’eux. J’ai dû faire le deuil d’être une mamie du quotidien et investir à fond mon rôle d’hôte longue durée en vacances et les weekends prolongés. Et je peux dire que je vis avec eux de vrais moments de qualité. »
Et votre petit nom ? Mamilou. C’est venu durant la grossesse de ma fille. Elle me trouvait très maman louve…
Je suis devenue belle-grand-mère
« La vie fait qu’il n’y a pas de grand-mère présente dans l’entourage du fils et de la belle-fille de mon compagnon. J’ai pris ce rôle avec beaucoup de sérieux et d’amour. Je connais mon beau-fils depuis ses 17 ans. Pour moi, il est naturel que les liens du sang n’avaient rien à voir dans la puissance du lien que je pouvais construire. »
Et votre petit nom ? Mamie. C’est la femme de mon beau-fils qui m’a présentée comme cela à sa fille, à ma petite-fille. Certainement un des plus beaux jours de ma vie.