« Je pensais être une mère cool mais je suis une maman poule. Je protège mes enfants, je les couve. J’expliquais même à ma mère comment faire avec Joshua nourrisson ! Avec l’arrivée de Janelle j’essaie de lâcher du lest. J’ai toujours voulu devenir maman. J’avais décidé de l’être à 25 ans ! Mais je me suis mariée à 24 ans et avec Mintsa nous voulions profiter de notre vie de couple. Deux ans plus tard on se lançait. En tant que femme j’avais besoin d’être maman pour être accomplie. »
Joshua, Janelle, pourquoi ce choix de prénoms ? « Pour Joshua, nous avons été immédiatement d’accord. Nous voulions un prénom avec une signification, une histoire. C’est Josué dans la bible, nous sommes très croyants donc cela s’est révélé comme une évidence. Janelle, parce que c’est doux, ça veut dire que « Dieu fait grâce », et comme Joshua, ce sont des prénoms pas trop répandus en France. En plus, ils vont bien ensemble avec l’initiale commune. »
Tu as l’impression d’avoir fait des sacrifices en devenant maman ? « Oui en devenant mère on en fait énormément. Personnellement je passe après mes enfants. Je faisais beaucoup de danse, je n’en fais plus. Je vois moins mes amis, on sort moins souvent. En tant qu’épouse j’ai moins de moments avec mon mari. Être femme et mère est très difficile. On une pression folle aujourd’hui. Il faut être la femme parfaite, assurer sur tous les fronts : mère, épouse, femme. C’est compliqué. C’est d’ailleurs pour ça que je compte prendre un temps partiel à la rentrée. Pour pouvoir me consacrer à mes enfants et avoir un temps pour moi. «
Fatou se sent concernée par la charge mentale. « On peut très vite faire un burn out parental. Je l’ai frôlé, et je pense qu’avoir des enfants rapprochés en bas âge est un facteur de risque à ne pas négliger. Malheureusement on n’en parle pas suffisamment. Il faut le démocratiser pour que les mamans ne se sentent pas seules. Je pense à des groupes de parole, des endroits où se retrouver. La femme a voulu être davantage indépendante et travailler autant que les hommes. Elle est donc surchargée et cela engendre du stress supplémentaire dans tous les aspects de sa vie. »
Notre maman poule est née dans une famille guinéenne. « Très stricte. Nos parents nous ont poussé dans nos études. Il fallait filer droit. J’ai eu la chance d’être bonne élève, le moindre écart de conduite n’était pas toléré. J’aurais aimé être élevée avec plus de fun, mais avec le recul, je remercie mes parents. Grâce à eux je suis celle que je suis aujourd’hui. Contrairement à mes parents, je dis beaucoup à mes enfants que je les aime. Mon père et ma mère avaient beaucoup de retenue dans leurs sentiments, de pudeur. Je veux communiquer plus d’amour. »
Fatou est professeur des écoles depuis 4 ans. « C’est une reconversion professionnelle, j’ai fait une école de commerce, je bossais dans la com. Et puis j’ai cherché du boulot, malheureusement je ne faisais qu’enchainer les CDD. Un jour dans le métro, j’aperçois une femme en train de corriger des copies et j’ai eu une révélation ! Je me suis inscrite à l’IUFM. On a tenté de me décourager, mais j’ai eu mes concours du premier coup. Aujourd’hui c’est une évidence, je me sens à ma place. «
Je demande à Fatou si elle est plutôt pédagogie positive ou éducation stricte ? « Un peu des deux. En ce moment je lis Happy parents make happy kids, il faut un équilibre. Ne pas aller dans les extrêmes. Par exemple on s’insurge contre la fessée, je suis d’accord ce n’est pas l’idéal, mais une de temps en temps ce n’est pas non plus dramatique ! »
Fatou adore organiser des petits événements et faire de la vie quotidienne une fête. « J’ai organisé la Baby Shower de Joshua et une Reveal Party pour dévoiler le sexe de Janelle. C’était super chouette, j’ai fait découvrir ces genres d’évènements à mon entourage. Je suis toujours à la recherche de nouvelles choses. J’ai le souci du détail. Actuellement je cherche une idée pour mes 30 ans. Le mariage n’est pas le seul évènement qui mérite d’être bien organisé, décoré. C’est tellement agréable de se retrouver ensemble pour célébrer les petits et grands bonheurs de la vie. »
Ton adresse à Paris ? « L’endroit que j’aimais beaucoup à Paris, quand on pouvait encore y aller (merci la parentalité !) est le Bizz’Art, une sorte de resto-bar-concert où le dernier samedi de chaque mois le thème c’est Back to Basics ! On y retrouve tous les sons old school : soul, rnb, rap… J’aime cet endroit, ça me manque ! »
Des souhaits pour l’avenir ? « Pour mes enfants, qu’ils soient épanouis et bien dans leurs baskets. Qu’ils soient sûrs de leurs convictions et qu’ils n’aient pas peur de concrétiser leurs rêves. J’aimerais m’installer à l’étranger, en Afrique ou en Amérique du Sud. La qualité de vie y serait meilleure pour notre famille. Paris pour toute une vie, ce n’est pas possible. »