»Avancer dans le désordre plutôt que de stagner dans l’ordre. » Tel est le leitmotiv d’Hélène. Le plat qui pour elle ne pourra jamais être égalé ? « Le soufflé de chez Récamier, quelle question ! » Sa maison du bonheur ? « Le marché tous les matins, mon mari à la cuisine, mon lèche vitrine avec ma fille, déguster avec elle une glace en fin de journée pendant que mes hommes s’amusent de leur côté. »
Hélène est la maman de Ava et de Georges, lorsque je lui demande quel genre de mère elle pense être, elle me répond : « Ça m’arrache le coeur de choisir entre poule et cool ! Je suis comme toutes les femmes, une mère poule. Mais il faut savoir rester femme en étant mère. Je suis également cool, parce qu’aujourd’hui il ne faut pas être trop stricte. Nous avons un petit rituel avec les enfants. Tous les soirs je leur demande quel est le meilleur et le moins bon moment de leur journée. On discute beaucoup, mais je ne suis pas leur copine ! »
Pourquoi ces prénoms ? « Pour Ava nous avons longuement hésité entre son prénom et Louise. Au moment de l’accouchement, en voyant son visage nous nous sommes dit qu’elle porterait bien Ava. Ce prénom veut dire « vie » en hébreux et j’avais envie d’une petite fille vivante ! Elle l’est, je ne me suis pas trompée ! Pour Georges, j’avais envie d’un prénom fort, viril. »
Hélène a été élevée dans une famille où le travail est une valeur fondamentale. Petite fille, elle se rêvait vétérinaire. « J’adore les animaux, et j’aime cette idée d’apporter des soins à quelqu’un. Aujourd’hui je suis galeriste. C’est incroyable, quel gap ! Je n’étais pas scientifique. Mes parents travaillent dans l’art, mon oncle est commissaire-priseur, ma grand-mère brocanteur. Je n’avais pas envie d’intégrer ce milieu. J’ai décidé de faire du droit. Lors de ma dernière année, j’ai raté un UV, mon père m’a alors proposé de faire un stage chez Sotheby’s à New York. j’ai saisi l’opportunité. Je me dis que mon père avait tout compris, quand je suis revenue j’avais fait une croix sur le droit ! »
Notre maman poule, son mari et ses enfants voyagent beaucoup. « C’est une chance. Nous avons des galeries d’art. Mon mari dans l’Art Déco/1930 et moi dans l’art moderne et contemporain. Nous avons un boulot passionnant. Nous faisons beaucoup de salons et sommes absents durant une dizaine de jours sept à huit fois par an. Ava est scolarisée, Georges pas encore, mais nous essayons toujours de faire venir les enfants au début ou à la fin de la semaine. Ils ont la chance d’aller à Bruxelles, à Londres, mais aussi à New York, ou au Mexique. Nous avons une maison au Maroc. On les emmène toujours partout avec nous. Je pense que ça les rend débrouillards. Et puis ils sont faciles ! »
Avec un tel emploi du temps, je demande à Hélène le mode de garde pour lequel elle a opté. « Le secret est là ! Nous sommes très bien entourés. Nous avons deux super nounous, dont une qui était la mienne et qui est la leur aujourd’hui. C’est un peu leur troisième grand-mère. Elle est magique, c’est un véritable trésor. Malgré le rythme, j’ai réussi à allaiter mes deux enfants. J’ai le souvenir de les avoir nourris sur les salons. J’avais aménagé des réserves de 4 m2 et entre deux clients je faisais ma tétée ! »
Évoluant dans un milieu purement artistique, Ava et Georges sont déjà initiés à l’art. Hélène les guide. « Je débute avec l’art contemporain, il est plus facile à comprendre pour les enfants. C’est interactif. Les week-end ou durant les vacances nous allons au palais de Tokyo, au Musée d’art Moderne, à Beaubourg… Et puis ils viennent sur les salons, à ce moment là on fait le jeu du : si tu devais en choisir un, lequel ce serait ? Ils sont éduqués par l’exemple. »
Nous abordons ainsi le sujet de l’éducation, cher à Hélène. » Personne n’en parle vraiment mais l’éducation est un vrai sujet. Dans un couple, chacun à son histoire et a reçu sa propre éducation. Les nôtres ont été différentes. Il est compliqué de trouver le juste milieu, de s’accorder. Les enfants savent vite vers qui se diriger en fonction de la bêtise. On est préparé pour le mariage mais pas à élever des enfants ensemble ! L’éducation est le challenge du quotidien ! »