Petite fille, Joséphine se rêvait présidente de la république, professeur de ski l’hiver et professeur de danse l’été. « J’ai eu aussi une phase : pourquoi ne pas être bonne soeur et partir bosser pour médecin sans frontières… » Aujourd’hui, elle est assistante dans une maison de luxe française.
Notre maman cool a trois filles. Je lui demande de me raconter l’histoire de leurs prénoms et de nous les présenter.
« Je m’appelle Joséphine et j’ai un mari passionné d’histoire. Nous voulions donner à nos filles des prénoms historiques. Joséphine est la première impératrice de France. Eugénie, la dernière. Nous avons suivi l’idée. Marie-Amélie est la dernière reine de France. Quant à Adélaïde, elle était reine de Bourgogne, région d’origine de mon mari.
Eugénie est une intellectuelle. Elle avale les livres. Un à deux par semaine. Les musées de Paris la passionnent. Marie-Amélie s’épanouit dans l’expression artistique. Elle aimerait devenir maitresse et Chagall ! Elle est dans l’imaginaire. Quand elle est dans sa bulle, il ne faut pas la déranger.
Adélaïde essaie de trouver une petite place entre ces deux forts caractères. On passe de la pleureuse grecque à la petite fille espiègle ! »
Joséphine, c’est difficile d’élever trois filles ?
« On s’énerve beaucoup ! Elles ont toutes trois des caractères affirmés. Une est fleur bleue alors que l’autre, garçon manqué. On s’adapte. Même si on débute sa vie de parent avec de grands principes, on se rend compte que plus on a d’enfants et plus ces principes s’effondrent. Je dis souvent qu’on a la naïveté de croire qu’on sera les meilleurs parents du monde au premier enfant. Quand vient le deuxième, on laisse faire la vie et on ajuste au fur et à mesure. »
Pour Joséphine, devenir mère était une évidence. « Depuis toujours. Je suis l’ainée de cinq enfants. J’ai toujours pouponné ma dernière soeur, avec qui j’ai douze ans d’écart. J’ai, par contre, mis du temps à franchir le cap de la maternité. Je me suis mariée très jeune, j’avais 21 ans. Je n’étais pas encore prête. Mais une fois qu’on vous pose votre enfant sur le ventre, vous vous dites : mais comment ai-je fait pour vivre sans ?«
La maternité l’a changée. « Elle m’a appris à relativiser. Je ne prends pas mon travail avec plus de légèreté, je le prends avec plus de recul. Je suis même beaucoup plus efficace depuis que j’ai mes enfants. Je n’ai pas le temps de trainer. Tout est rationalisé. J’ai des tableurs excel pour tout. Notamment pour les vacances. Je suis dans la super organisation pour essayer de passer le maximum de temps avec mes filles. »
Alors maman poule ou maman cool ?
« Je suis une maman poule-cool. L’appellation dépend des jours. Je suis une mère italienne. Je leur dis douze fois par jour que je les aime, j’ai besoin de les embrasser, de les câliner. Et en même temps je suis cool car je veux qu’elles fassent leur propres expériences. »
Au cours de notre conversation Joséphine évoque souvent le sensibilité artistique de ses filles. L’encourage t-elle ?
« Mes parents sont attirés par l’art. Mon frère est architecte. A la maison, nous avons beaucoup de traits de crayon sur les murs, les rideaux blancs ne sont plus vraiment blancs ! Selon les filles, le blanc, c’est triste !
Lorsque nous avons déménagé l’année dernière, Marie-Amélie a tracé une croix au feutre sur chacun des murs, car le blanc n’était pas beau ! «
Des désirs d’avenir ?
« De l’harmonie dans ma famille. Que la fratrie et le couple trouvent leur équilibre. Avoir une bulle globale tout en gardant nos individualités. »