Marion se décrit comme une femme « entière, passionnée et ultra stressée. » Sa phrase culte : « Demain est un autre jour. » Son plat préféré est le tiramisu. Addict à son Iphone, elle dit être émue à en pleurer en écoutant son fils Gabriel chanter et signer je vole. « Mon cœur de maman craque. »
Marion a deux enfants. « Gabriel est un grand sensible, un garçon passionné. Capucine est très indépendante et autonome ! » Elle vit « sur l’exploitation agricole à 15km de Lille, dans un petit village. Nous avons choisi de quitter Paris pour que nos enfants puissent avoir la même enfance que nous, proche de la nature. »
Lorsque notre maman poule parle d’exploitation, elle évoque celle, familiale, qu’elle a choisie de reprendre il y a peu de temps. Avant, elle était Parisienne et travaillait dans les RH. Marion nous raconte son changement de vie, radical.
« Initialement, j’ai fait des études de droit. Après un stage en banque privée à Marseille, je suis remontée à Paris. Ma famille venant du nord, je me trouvais trop loin. J’ai repris mes études à la suite desquelles j’ai été embauché dans un cabinet de recrutement. J’ai pris énormément de plaisir, je recrutais des profils de direction financière en top management. C’était une belle expérience jusqu’au moment où j’ai eu des enfants ! Nicolas bossait beaucoup, moi aussi. Nous nous sommes posés la question : comment élever, éduquer et s’occuper de nos enfants ? Les nounous n’acceptaient pas nos horaires. Un cadre dirigeant ne passe pas des entretiens à 14h ! Tout est devenu compliqué. J’ai pris un congé parental. Et j’ai soufflé.
On a quitté Paris. On s’est installé dans le nord. A ce moment là, je me suis posée une deuxième question : que vais-je faire de ma vie ? Au cours d’un repas de famille, les larmes aux yeux. J’ai confié à mes proches que j’adorais mes enfants, que j’adorais m’occuper d’eux mais que j’avais besoin d’un épanouissement personnel. Maman m’a répondu : « Plante quelques hectares de choux ! » Mon papa est agriculteur. Je suis la septième génération. J’ai toujours aimé faire ça, travailler avec mon père. De trois hectares de choux, j’ai décidé de tout reprendre, toute seule avec mon papa pour m’aider. »
C’est un sacré challenge pour les épaules d’une jeune maman… »J’ai dû continuer mes études. Pour reprendre une exploitation aujourd’hui il faut avoir une capacité agricole que je n’avais pas. Les démarches sont colossales. Il faut vraiment le vouloir ! Mais je suis libre de mon emploi du temps. Il y a des sacrifices aussi. Nicolas et les enfants sont partis en vacances sans moi cet été. Je travaille 7j/7j. C’est physique. C’est une vraie entreprise. »
Marion produit des légumes comme les choux, les potimarrons, les courgettes et le blé. Elle aime faire des produits bons et sains. Notre maman poule fait de l’agriculture raisonnée. Son prochain défi passer le cap du tout bio !
Après ce changement de vie complet je demande à Marion si sa vie d’avant lui manque. « Je ne reviendrais pas en arrière. Quand je retourne à Paris, je me rends compte que la vie parisienne me manque, mais j’en profite plus en y venant en tant que touriste. Je regrette les relations et l’adrénaline que j’avais au contact de la direction financière. Mais mes enfants ont une place dans mon travail. Gabriel conduit le tracteur. Capucine m’aide à couper les courgettes. Ils sont devenus autonomes très vite. Désormais ma question quotidienne n’est pas : qu’est-ce que je vais faire de mes enfants mais qu’est-ce que je vais faire avec mes enfants. »
Gabriel et Capucine sont au cœur de la vie de Marion. Elle est une maman poule. « Je ne peux pas me passer d’eux. C’est comme une drogue. Je les ai allaités longtemps. Je suis une maman fusionnelle. Lorsque je suis partie au Pays Bas trois jours pour le travail, loin d’eux, j’en étais malade ! J’ai besoin d’eux. »
A la question quelle personne vous inspire, Marion répond : « Mon père et mon mari. J’ai retrouvé mon père quand j’ai décidé de reprendre l’exploitation. Je ne peux plus me passer de lui. Il m’apprend tout. Il m’impressionne. On se chamaille tout le temps ! Il y a parfois des conflits de génération, mais on avance ensemble. Nous allons même créer une nouvelle société. Nicolas a une progression professionnelle que j’admire. Il a beaucoup de courage. Il voyage beaucoup. Nicolas me soutient énormément. Sans lui rien n’aurait été possible. Je pleure souvent et il a toujours la petite phrase pour me remonter le moral. Il est incroyable. »
L’aventure de Marion se vit en famille. « Toute ma famille est derrière moi d’une manière ou d’une autre. Mes parents, ma sœur, ma belle-famille, mon mari et mes enfants. Nous avons prévu d’appeler notre future société : La vie est belle en famille. Un petit clin d’œil à émoi émoi ! »
Quel est son vœu le plus cher pour Capucine et Gabriel ? « Je leur souhaite d’être aussi heureux que je le suis aujourd’hui. Dans leur travail et dans leur vie, quel qu’il soit ! Je serais mal placée pour leur mettre des barrières 😉 »