Mintsa, papa cool de Joshua deux ans et demi et de Janelle 4 mois

« Je suis conseiller en gestion de patrimoine. Plus jeune, je voulais être trader, après avoir regardé la série Wall Street ! Je savais que j’allais travailler tôt ou tard dans la finance ou dans l’immobilier. J’étais scientifique. Lorsque j’ai commencé mes études, je me destinais à travailler dans un labo. Puis j’ai pensé que la vie était trop courte pour passer ses journées enfermées. J’ai bifurqué vers une école de commerce avec la possibilité d’étudier à l’étranger pendant deux ans. Désireux d’investir à titre personnel, je me suis orienté vers une spécialité gestion de patrimoine. Aujourd’hui, c’est moi qui conseille les gens ! »

Mintsa est un père souriant, très expressif. « J’ai de gros fous rires avec mes enfants,  je n’hésite pas à faire le fou, mais d’un autre côté je suis assez strict. Quand je dis quelque chose à Joshua, je souhaite qu’il obéisse sans discuter. Avec mes parents, il y a toujours eu cet équilibre entre le rire et une certaine discipline. » Pour lui, la paternité était une évidence. « Nous étions quatre enfants à la maison et nous passions souvent les vacances entre cousins. J’ai grandi dans une atmosphère très familiale. Pour moi être père c’était plus qu’une évidence. Pas d’hésitation. Je ne me suis jamais posé la question ! »

Je lui demande ce que sa paternité a changé dans sa vie. « Fatou et moi ne pouvons plus vivre au jour le jour et selon nos envies. Notre vie est maintenant très organisée et timée, les enfants ayant pris une place primordiale. En vacances, les activités ne sont plus du tout les mêmes. Avant on essayait de se fondre dans la culture locale des pays où l’on allait. Aujourd’hui, c’est plutôt hôtel club. La paternité m’a rendu plus casanier. J’aime mon petit confort à la maison. Être avec ma famille, passer du temps ensemble. »

Fatou, Mintsa, Janelle et Joshua pour émoi émoi (17)

Nous évoquons ensemble la charge mentale, Mintsa m’avoue qu’il n’en a jamais entendu parler. « À la maison, chacun est à son poste. Aujourd’hui Fatou s’occupe de Janelle, moi de Joshua. Chacun a son enfant. Idem pour le ménage, les courses, tout est très partagé et de manière équitable ! Je pense qu’on a un bon équilibre. »

Tu te considères donc comme un nouveau père ?  » Oui. Avant, c’était différent. Je trouve que nos mères en ont bavé : elles devaient cumuler leur travail, la cuisine, gérer les enfants, bref, elles étaient au four et au moulin. Je me vois mal poser les pieds sous la table et regarder Fatou courir partout ! »

Notre papa cool partage tout avec ses enfants. « Avec Joshua, je joue au foot, je fais du vélo, je cours. Nous lisons des livres ensemble, nous regardons des dessins animés, nous mangeons ensemble. Fatou et moi n’avons pas fait des enfants pour satisfaire un besoin. Mon désir est de faire partie de leur vie, d’être au maximum avec eux. Je veux qu’ils se sentent bien à la maison, qu’ils aiment être avec leurs parents. A mon époque, on préférait passer notre temps dehors avec les amis parce qu’on ne ne faisait pas beaucoup d’activités avec ses parents. Je n’ai pas envie de ça. » S’il était un super héros pour ses enfants, Mintsa, véritable fan de Marvel et de manga, pense à Wolverine. « Il est très protecteur, c’est un héros prêt à tout donner pour ses proches. »

Penses-tu que les pères soient mis en valeur dans notre société ? « Non. Je trouve que l’homme, de manière générale, et le père en particulier ne parvient plus à trouver sa place. Soit il est absent et n’est pas à son poste, soit il est écrasé par sa femme qui est hyper active et ne lui laisse pas d’espace pour s’épanouir. De toute façon, je crois que le responsable de cette situation est l’homme qui a baissé les bras et cela pousse les femmes à prendre le flambeau et à se mettre plus à l’action. C’est dommage, il n’y a pas de vrai modèle de père, notamment dans les films ou à la télévision. »

Fatou, Mintsa, Janelle et Joshua pour émoi émoi (7)

La religion a une place très importante dans la vie de Mintsa. Le livre qui pour lui fût une révélation est la Bible. Pourquoi ? « C’est un livre qui a été écrit il y a plus de 2000 ans, et il reste d’actualité. Les expériences que certains ont vécu à une période antérieure nous parlent encore aujourd’hui. C’est incroyable. » Notre papa cool souhaite transmettre sa foi à ses enfants. « Je crois que depuis 50 ans environ, il y a une perte de valeur, de repères dans notre société. La télévision, internet ou encore les réseaux sociaux font l’éducation des enfants, bien plus que les parents. Ce n’est pas ce dont j’ai envie pour mes enfants. »

Mintsa confesse une addiction, les mangas. « Elle a commencé il y a plus de 20 ans et ça continue encore aujourd’hui. Les mangaka (auteur de manga) sont hyper forts. Très créatifs, imaginatifs, pointilleux. Ils parviennent à créer du suspens et des intrigues comme à Hollywood. On est obligé d’y revenir ! » Mintsa, tu emportes quoi sur une île déserte ? « Ma famille. »

Un truc à changer dans le monde ?  « Beaucoup de choses ! De manière générale, je dirais l’injustice. Il faudrait rétablir la justice. »

Tes rêves d’avenir ? « Que mes enfants fassent ce qui les passionnent et puissent en vivre. Pour nos parents, l’important était de faire des études supérieures. Je souhaite que mes enfants excellent dans ce qu’ils feront et qu’ils soient de vrais passionnés quel que soit leur niveau d’étude. Et puis je leur souhaite de bien choisir leur conjoint afin d’avoir eux-mêmes une belle famille ! »

Publié le Ecrit par Mathilde