« Je suis plutôt maman poule. Avant de devenir mère, je m’étais imaginée celle que je pourrais bien être, je crois que je me révèle bien différente.
Pour moi, une mère et son enfant s’apprivoisent mutuellement. On a un peu peur d’abord, on se découvre ensuite, on apprend à se connaître petit à petit, puis à se reconnaître, le lien se crée, doucement mais sûrement, et on s’aime toujours plus ! »
Pauline est la maman de Simon. Elle m’explique le choix du prénom. « Le père de Simon et moi avions d’abord pour idées des prénoms plus originaux mais nous nous sommes ravisés. C’est son père qui a proposé d’appeler notre enfant Simon, c’est un prénom que je trouve doux, à la fois simple, connu et pas si courant. »
Je demande à Pauline de nous parler d’elle. « Je suis très impatiente ! Simon m’apprend à ne plus l’être. Avec un enfant, tout prend tellement plus de temps ! J’essaie d’être un peu plus mesurée et moins soupe au lait, des progrès, remarquables, sont en cours ! Au cours de notre échange sur la maternité, notre maman poule raconte sa grossesse. « J’attendais Simon avec beaucoup d’impatience et j’étais très heureuse d’apprendre que j’étais enfin enceinte. Je me réjouissais beaucoup de cette naissance et pourtant je n’ai pas aimé être enceinte. J’aimais déjà l’enfant que je portais, de tout mon cœur et de toutes mes forces, mais j’appréhendais un peu car je ne crois pas connaître ou ressentir l’instinct maternel que décrivent certaines mères.«
A-t-elle eu l’impression de sacrifier quelque chose en devenant mère ?
« Je n’aime pas tellement le mot sacrifice. Je me suis adaptée bien sûr, je crois avoir grandi. J’ai surtout découvert la puissance de l’amour maternel, ce truc immense qui vous transporte, vous supporte et vous porte. C’est bouleversant, magique et incroyable à la fois. »
Être femme et mère, tu trouves cela compliqué ?
« C’est un équilibre à trouver. Pour le moment, je cloisonne encore ces deux pans de ma vie de façon trop étanche. Je crois qu’il me faut encore un peu de temps. »
Nous parlons de son organisation de maman séparée, je lui demande si elle en est satisfaite. « Nous partageons la garde de Simon et fonctionnons de manière très souple. Nous avons un agenda partagé sur Google, et nous inscrivons tour à tour, trois, quatre ou cinq jours chacun, cela dépend.
Peu de temps après notre séparation, je suis allée voir une pédopsychiatre pour l’interroger. Celle-ci m’a dit que le rythme était l’affaire de chacun et que l’on se rendrait vite compte s’il convenait à Simon. Pour l’instant, ce rythme semble lui convenir et cela nous permet de voir Simon plus régulièrement.
Et puis, pour ma part, je trouve qu’une semaine sans lui est très long et qu’une semaine seule avec lui est difficile à concilier avec mon rythme de travail. »
Tous les matins Simon a un petit débrief de son emploi du temps « il sait toujours qui vient le chercher et dans laquelle de ses deux maisons il dormira le soir même. Il a un deuxième doudou acheté sur un site d’occasion, car introuvable en magasin, une double garde-robe. À la maison bleue, celle de son père et lui et à la maison rouge, la nôtre. J’essaie, autant que possible de bannir les raccourcis chez papa, chez maman. Simon a deux maisons qui sont les siennes et dans lesquelles je ne voudrais pas qu’il se sente invité. Simon a très vite adopté la couleur des portes respectives de ses deux appartements.
Lorsque nous sommes tous les trois à Paris, nous partageons les week-end et nous retrouvons les samedis en fin d’après-midi. Pour ma part, je trouve ça très bien. Cela nous permet d’avoir une soirée et une journée entière avec Simon et une journée et une soirée sans lui. La semaine file à toute allure, ces moments sont les seuls où nous prenons vraiment le temps d’être ensemble, d’organiser des petits ateliers, de nous arrêter prendre un café allongé et un verre de lait, ou d’aller voir des expositions pour les enfants. »
Pauline est avocate en droit de la propriété intellectuelle. « Je travaille principalement pour une associée, qui a elle-même des enfants. Nous sommes convenues que je partirai à 19h les soirs où Simon dort à sa maison rouge. Ces soirs-là, je dîne en même temps que lui et retravaille si besoin après l’avoir couché. »
Notre maman poule compte transmettre à Simon « Le goût de l’effort et le sens du travail. Ces notions sont pour moi fondamentales. Elles sont synonymes de liberté. »
Les soirs de week-end, lorsqu’ils sont ensemble, Pauline et Simon ont leurs petits rituels.
« Nous cuisinons ensemble. Il dîne tout habillé, ce qu’il trouve à chaque fois vraiment exceptionnel ! Il décore son dessert avec mille bonbons et biscuits. Puis Simon prend un long bain moussant avec la quasi-totalité de ses Playmobil. Une fois sorti, il choisit le tatouage de la semaine (un renard, une glace, un dinosaure, etc.) que l’on appose avec grande cérémonie sur son avant-bras !
Enfin, nous lisons deux livres, nous chuchotons nos trois secrets : je t’aime, la vie est belle et tu es le plus grand de tous mes trésors, nous embrassons la lune et hop, au lit ! »