Son podcast Bliss Stories cartonne. Parce qu’il laisse la parole aux mamans, sans fard et sans détours. Parce qu’il parle de la grossesse sans tabou et de la maternité avec honnêteté. Chez émoi émoi, on aime les femmes qui parlent des femmes avec amour et bienveillance. Au micro de Clémentine Galey, il est question d’accouchement par césarienne, express ou naturel, de grossesse surprise, multiple ou très attendue, de PMA, de douleurs (physiques et mentales), de doutes et de grands bonheurs. Rencontre avec une maman qui fait tout avec passion.
A travers ton podcast Bliss Stories, tu rencontres des jeunes mamans qui te parlent de leur maternité et de leur grossesse autrement. Sans fard et sans complexe. Pourquoi ce sujet ?
Cela faisait longtemps que je voulais monter un projet sur la maternité. Ce sujet me passionnait et je recueillais instinctivement les interrogations des femmes de mon entourage sur la grossesse et la parentalité. J’avais le sentiment de leur apporter quelques réponses en tant que maman de deux enfants. Je me suis dit qu’il fallait que les femmes parlent, qu’elles racontent leurs expériences de mère. Il y avait pour moi une vraie urgence à libérer la parole. Et il manquait, à mon sens, un support pour le faire.
Pourquoi un podcast ?
Avec le podcast, l’écoute est choisie, on n’est pas soumis aux pubs, l’attention est différente, l’écoute est plus intimiste et plus posée aussi. C’est le format idéal pour le témoignage. Pour parler d’intime, c’est merveilleux. Quelques temps avant de lancer Bliss Stories, j’ai moi-même découvert un podcast dans lequel une instagrameuse australienne à la tête d’une tribu « parfaite » de 4 enfants racontait ses accouchements, ses doutes en tant que maman, ses joies mais aussi ses difficultés. Je suis restée scotchée dans ma voiture. J’avais l’impression qu’elle était à côté de moi. Je me suis dit : « cette fille est normale ». C’était passionnant et cela a encouragé davantage encore mon désir de tendre un micro bienveillant aux femmes françaises.
Les mamans interviewées ont-elles accueilli cette proposition de conversation avec réticence ou au contraire avec beaucoup d’enthousiasme ?
Au début du projet, j’avais peur de leur réaction, j’y suis allée avec des pincettes. D’ailleurs les deux premiers podcasts sont les témoignages forts de ma cousine et d’une de mes meilleures amies. Elles ont abordé des sujets liés à leur grossesse et à leur maternité dont nous n’avions jamais parlé loin du micro. C’est dire la puissance du podcast. Ensuite, j’ai envoyé 10 mails à 10 femmes actives sur les réseaux sociaux dont j’aimais la manière d’aborder et d’exposer leur maternité. J’ai obtenu 9 « oui » immédiats ! Je me suis dit que je ne m’étais pas trompée : il y avait quelque chose à faire.
Comment se déroule l’enregistrement d’un épisode ?
Je me rends chez ces mamans quand les enfants sont couchés. Je ne me positionne ni comme une journaliste, ni comme une pro du sujet. J’aborde ces femmes en connaissant les grandes lignes de leur histoire mais j’essaie de préserver ma spontanéité pour être dans une approche bienveillante. C’est une conversation sans jugement, et c’est ce ton là qui réduit la distance. Ce qui est magique avec le sujet de la grossesse, c’est qu’il nous fait de suite entrer dans le vif du sujet. Il a la capacité de faire parler sans filtre. De là se dégage une vérité. On pourrait craindre un verrouillage sur ces sujets là de la part de certaines influenceuses. Au contraire, leur parole n’est pas calculée, il y a un côté libérateur qui fait naître un beau moment. Et de ces beaux moments de vérité, naissent naturellement une communauté de femmes.
Tu as deux enfants, Pablo 7 ans et Thelma 5 ans. Etais-ce une évidence pour toi de devenir maman ?
Oh oui ! J’ai grandi dans une fratrie de 4 enfants, entourée de cousins. Nous sommes une tribu, on se déplace en nombre ! La question était plutôt : combien ?
Tu es directrice de casting pour un gros groupe audiovisuel, tu a enregistré 18 podcasts de Bliss Stories en 8 mois, tu es une maman investie…quel est ton secret pour tout faire. Et garder du temps pour toi ?
Je suis super organisée. C’est mon truc ! Je cale des rendez-vous et je m’y tiens, j’organise ma journée au millimètre. Je vois mes enfants 2h le matin et 1h le soir. Donc oui parfois j’en souffre mais la plupart du temps je sais que c’est à travers mon travail, mes passions et ma vie de famille que je trouve mon équilibre. J’aime avoir un emploi du temps chargé et je sais que je peux compter sur mon mari. De 9h à 18h, je m’investis à fond dans mon travail passionnant de directrice de casting et après le dîner, je me mets devant mon ordinateur et je me consacre à Bliss Stories. Il y a une vraie adrénaline à faire sortir ces voix, ça te porte !
Quels moments aimes-tu partager avec tes enfants ?
Avec Pablo, on parle des heures. J’aime qu’il me raconte ses journées, il verbalise beaucoup : les copains, les devoirs, les récrés, les petits tracas, …Ce sont des pépites. Je pourrai faire des podcasts rien qu’avec mon fils. Je trouve ça fascinant le vie de cour de récré !
Avec Thelma, on est plutôt dans un partage stylistique, tout en fringue ! Elle change de tenues dix fois par jour, je découvre l’art du déguisement. On est dans un jeu de rôle, comme quand j’étais petite fille…Et avec les deux, on lit beaucoup d’histoires. On se met sur mon lit, je les ai comme une maman poule : un petit poussin sous chaque aile. C’est un moment sacré.