Sachiko et Atshiko sont tous les deux Japonais. Arrivés en France, il y a quelques années, ils habitent dans le 11ème arrondissement à Paris. Un quartier qui leur plait beaucoup. Leur adresse fétiche est le restaurant Chez Mamy à quelques pas de chez eux. Ils aiment aussi flâner du côté du marché d’Aligre. Lui, est modéliste. Elle, maquilleuse de talent !
Nos parents poule ont grandi au Japon. Respectivement 3ème et 4ème de leur fratrie, Sachiko et Atshiko ont reçu une éducation qu’ils qualifient de « baba cool ». « Avec les petits derniers, les parents sont plus souples, plus détendus, ils sont moins angoissés. Nous avons donc grandi avec beaucoup plus de liberté que nos frères et soeurs. » Sachiko et Atshiko s’entendent bien avec leurs aînés qui vivent actuellement au Japon. Ils les retrouvent une fois par an, lors d’un voyage dans leur pays d’origine.
Pour tous les deux, devenir parents était un mélange d’évidence et de surprise. Après leur mariage, ils ont souvent évoqué l’idée de leur future parentalité, mais sans jamais parler de moment précis. « C’est venu naturellement. Bien que devenir papa ou maman reste toujours une surprise, même quand on est prêt.«
La grossesse de Sachiko s’est très bien passée, si bien qu’elle ne s’en était pas rendue compte tout de suite ! Il lui aura fallu un trimestre pour qu’elle découvre qu’elle attendait une petite fille. « Les trois premiers mois, nous ne savions pas que Sachiko était enceinte. Je buvais un peu d’alcool, j’avais le même rythme que d’habitude. Ma grossesse a été très naturelle. »
Je questionne Sachiko sur son accouchement en France. Lui demandant s’il se passe différemment au Japon. Elle me répond que mettre au monde un enfant au Japon ou en France se passe de la même manière, mais que l’accompagnement de la maman est plus réconfortant dans son pays d’origine. A la maternité, Sachiko s’est sentie un peu esseulée devant les premières tétées.
Elle a, par ailleurs, choisi d’allaiter sa fille longtemps. Au moment de notre discussion, Haru avait un an et l’était toujours. « J’adore la nourrir au sein. Haru est à la crèche, j’aime l’idée que l’allaiter c’est la protéger. Je souhaite lui donner le meilleur.«
Atshiko est un papa poule. « Haru est mon premier enfant. J’ai encore peur de ce que je fais, je n’ai pas envie de mal faire. C’est pourquoi je me vois comme un papa poule, je suis très attentif et attentionné. » Sachiko est aussi une maman poule. « J’aime jouer avec Haru et la câliner.«
Il y a une valeur que Atshiko et Sachiko souhaitent transmettre à leur fille. « Celle de ne pas avoir peur de rentrer dans une culture différente. Qu’elle apprécie la diversité et la richesse de sa double culture. Nous voudrions qu’elle soit curieuse. Qu’elle ait l’ouverture d’esprit lui permettant de s’adapter à une autre manière de vivre. Haru est 100% japonaise et elle vit en France. Je pense qu’il faut qu’elle apprenne les deux cultures. Quand nous sommes au Japon, elle doit parler Japonais à ses grands-parents. Ici, elle doit être Française. »
La transmission est une notion importante pour Atshiko. Petit garçon, il a reçu de sa mère un kimono qu’elle tenait elle-même de sa mère. Pour allier la tradition à la modernité, Atshiko voudrait le transformer. Pourquoi pas en sac ? Et le donner à sa fille Haru. Notre papa poule aime l’idée de cet héritage entre générations.
Pour nos parents poule, les vacances idéales seraient de partir un mois et découvrir l’Amérique du Sud, sa nature sauvage, ces lacs…
Quant à leur maison du bonheur, ils l’imaginent « en bois, avec des matières naturelles, bien rangée et simple ! »
Avant de les quitter je leur demande ce que je peux leur souhaiter pour l’avenir. Ils me répondent : « Un deuxième enfant (mais pas tout de suite). Nous venons d’une famille nombreuse et nous aimerions avoir la nôtre !«