Usha est une femme à l’esprit ouvert sur le monde. Elle vit entre la France et l’Inde, où elle a vu le jour. Elle aime lire les écrits de Salman Rushdie, trouvant ses œuvres intelligentes et fascinantes. Elle a pleuré de joie devant l’énergie de Prince, lors d’un concert peu de temps avant sa mort. Sa boisson préférée ? « Le Mojito. » Un plat inégalé ? « Les glaces bien crémeuses. Ça me rend heureuse ! » Son addiction ? « La musique. Je chante de la musique rock et pop grâce à ma formation en musique classique indienne, ma voix s’est formée. » Elle partage cette passion avec ses filles désormais.
« Je suis une mère cool. Je crois dans la découverte de la vie. Pour mon boulot, je voyage dans plusieurs pays. Je pousse mes filles à être très ouvertes. Elles parlent différentes langues et voyagent tout le temps. Il faut tout découvrir, tout manger, tout visiter. Ne pas avoir peur. Je tiens à avoir un esprit ouvert, c’est très important pour moi et pour elles. »
Usha a deux filles. Deeya et Elisa. Elle nous raconte leurs prénoms. « Deeya est un prénom indien qui veut dire petite lumière. Il y a un grand festival en Inde appelé diwali, c’est une fête des lumières. Deeya est née à ce moment-là. C’est un moment magique, on décore les maisons avec ces petites lumières, son prénom m’est apparu comme une évidence. Pour ma deuxième fille, c’est Elisa. J’adore ce prénom. Nous voulions un prénom indien et un prénom français, comme leur père. »
Mes filles sont très différentes. Deeya, l’ainée, est très ouverte, très friendly ! Elle discute avec tout le monde, elle est brillante, très carrée. Mais très rigolote. Elisa est très artiste, plus timide. C’est une fille créative. Elle adore dessiner et peindre, Elisa fait des choses magnifiques. Elle a besoin de plus de temps pour s’ouvrir au monde. »
Usha est indienne. Elle évoque au cours de notre discussion son enfance en Inde et ses premières expériences professionnelles.
« Ma maman était professeur, mon père fonctionnaire. Je suis née dans un village où il n’y avait pas d’école. Très jeune, je faisais quatre heures de route pour m’y rendre. Plus tard, je suis partie en pension pour avoir la chance de faire les meilleures études possibles. J’ai été très poussée, encouragée scolairement. J’étais à la recherche de challenge pour découvrir et pour réussir. Je suis arrivée en France à l’âge de 26 ans. J’avais rencontré le père de mes filles à Hong-Kong, à l’époque je bossais pour une grande boite américaine. En arrivant en France, j’ai tout d’abord appris la langue, puis j’ai intégré l’ESSEC et j’ai travaillé pour l’Oréal. Pour ça, j’ai reçu des bourses, bref, je me suis battue. »
Notre maman cool est la créatrice talentueuse de Jamini. Pourquoi franchir le cap de l’entreprenariat ?
« La déco, le design, ce n’est pas mon métier initial. Mais il fallait que je crée un lien avec mon pays. Mes parents habitent à 10 000 km, comment créer un pont entre mes deux pays ? En donnant naissance à Jamini. L’idée était de fabriquer un lien qui durerait toute ma vie. »
Jamini, que signifie ce nom ? « Il s’agit de la couleur pourpre. Je suis née dans une région de mousson, le climat est tropical. Il y pleut souvent. Il y a donc beaucoup d’étangs parsemés de fleurs de lotus dont la couleur est pourpre. C’était évident pour moi.
Je fais travailler des gens du coin, mon design est très moderne, très épuré. C’est un lien culturel et esthétique. »
Et l’entreprenariat ? « C’est un choix de vie. Je voulais créer mon entreprise. Cela a été une expérience forte. J’ai divorcé, je n’avais pas de famille proche de moi à qui confier les filles pour me laisser du temps. J’ai accouché de deux bébés en même temps : Elisa et Jamini. Je me rappelle de mon séjour à la maternité entre mes fichiers excel et mon nouveau-né ! Deux jours après ma sortie, j’avais déjà des rendez-vous professionnels. »
Je demande à Usha si elle pense que maternité et féminisme sont compatibles. « Bien sûr, parce que la maternité est une manière de recréer le monde avec des valeurs. Le féminisme a des actions positives pour moi, comme la transmission.
Pour être femme et mère à la fois, il faut faire des cases dans sa tête. Il y a des moments où une partie de notre vie prend une importance plus grande sur l’autre. A certains moments, je me consacre pleinement à mes enfants. A d’autres, totalement à mon boulot. Je pense qu’il est compliqué de vouloir faire les deux en même temps. On ne peut que mal faire. Il faut compartimenter, cela demande de l’organisation et beaucoup de force mentale. » A-t-elle eu l’impression de sacrifier des choses en devenant maman ? « Bien sûr. Mais un moment seulement. La frustration est éphémère… Si seulement il y avait plus d’heures dans une journée ! »
Je questionne notre mompreneur sur l’exigence d’être une femme. « Je pense que c’est le boulot le plus exigent du monde. Il faut être belle, disponible, souriante, avoir une énergie folle. » Les femmes qui l’inspirent sont celles qui nagent dans le milieu politique. » Je trouve que c’est un milieu très compliqué pour les femmes. C’est un univers tellement machiste. Ce sont des héroïnes. J’admire leur volonté. »
Et si Usha avait été un homme ? « Je pense que ma femme aurait fait beaucoup plus de choses que moi ! Ma vie aurait été un peu plus simple. J’aurais été mentalement intouchable. Je serais plus cool dans la vie, je n’aurais pas les neurones du stress ! »
La maison du bonheur pour notre maman cool ressemble à « un grand Airbnb familial ! Nous sommes en train de construire une maison en Normandie. C’est notre futur nid. Nous allons apporter des choses du monde entier, toutes nos cultures pour pouvoir accueillir nos amis. »
Un souhait pour Deeya et Elisa ? « Elles ont beaucoup de chance. Elles ont une super éducation, leur père est quelqu’un de bien. Je leur souhaite d’accueillir le monde. Je voudrais qu’elles aient confiance en elles et peur de rien. Nous vivons dans un monde multiculturel très ouvert. Il faut aller chercher les choses. J’en suis la preuve.
Allez découvrir le monde ! »