Il a peur du noir, des monstres sous le lit et des bruits qui sifflent dans la nuit ? Et si à force de lui dire « Mais mon chéri, tu n’as rien à craindre voyons !, vous aggraviez la situation ? On partage avec vous les techniques imparables d’Isabelle Filliozat, auteure de Au coeur des émotions de l’enfant (ed. Marabout) pour l’aider à braver ses peurs avec succès.
Pourquoi il a peur ?
Rassurez-vous, tout le monde a peur. Et c’est plutôt une bonne nouvelle puisque la peur est l’émotion du système biologique chargée d’assurer notre sécurité. L’anxiété serait même un marqueur d’intelligence. Pour Isabelle Filliozat : « L’anxiété est le résultat de la combinaison d’une surestimation du danger et de la sous-estimation de son pouvoir personnel face à ce danger. » Les peurs sont naturelles et varient selon les âges. Elles ponctuent le développement de votre enfant. Avant 2 ans, l’enfant a peur d’être seul, à 3 ans il mesure le danger et peut soudainement avoir peur de l’eau, à 4 ans, les images mentales que construisent le cerveau engendrent des cauchemars et la peur des monstres.
Valorisez-le
Car bien souvent l’enfant peureux est moqué. Lui expliquer que son anxiété peut être la conséquence de sa sensibilité et de son intelligence peut être une bonne chose. Comme le précise Isabelle Filliozat : « Ces enfants là sont capables de distinguer le détail qui coince, de détecter un problème là où les autres ne le voient pas. » Une force donc.
Restez à ses côtés.
Cela ne signifie pas que vous devez le surprotéger pour autant. Selon Isabelle Filliozat : « L’enfant se sent plus impuissant encore et l’évitement aggrave sa peur sur le long terme ». A l’inverse, l’exposer par le force au danger qu’il perçoit risque de le traumatiser ou de déplacer sa peur sur autre chose.
Aidez-lui à évaluer sa peur.
Tout est une question de mesure. Si vous minimisez sa peur, vous pouvez faire comprendre à votre enfant qu’il est trop sensible.
Si vous exagérez la situation, l’enfant risquerait de ne pas se sentir entendu. Le mieux ? Proposez à votre enfant de mesurer sa peur sur une échelle de 1 à 10. Une technique détaillée par Isabelle Filliozat : « A moins de 5, je lui demande de me regarder dans les yeux et de me dire si, à son avis, j’ai peur ou non. Au dessus de 5, je montre mon empathie : C’est vraiment dur d’avoir peur à ce point, on tremble et on se sent tout drôle ! »
Expliquez-lui ce qui se passe dans son corps quand il a peur.
La métaphore des pompiers d’Isabelle Filliozat est très efficace. On leur explique ainsi les 4 étapes du système de sécurité :
1. L’alerte : les pompiers voient de la fumée. Le cerveau voit, entend ou sent quelque chose, il détecte une menace.
2. L’alarme : la sirène retentit, les pompiers sautent dans les camions, arrivent et éteignent le feu : on a le coeur qui bat, l’adrénaline qui monte et le corps qui se mobilise pour l’action : fuir ou combattre.
3. L’évaluation : Les pompiers constatent que le feu est éteint. Les zones supérieures du cerveau analysent la situation.
4. Le signal de fin d’alerte : Les pompiers reviennent à la caserne pour être prêts à repartir vers un nouveau feu. Le corps tremble puis revient au calme.
Explorez avec lui ce qu’il y a dans sa tête
A l’aide notamment du jeu « et si … » d’Isabelle Filliozat. « Et si le monstre venait, que ferais-tu ? », « Et si ça n’arrivait pas ? ». Pour chacun de ses « Et si…? », aidez-le à formuler ce qu’il ferait afin qu’il se sente armé à réagir en toute situation. Vous pouvez également lui demander « Qu’est ce que tu te dis dans ta tête ? », « Comment tu vois ça ? », « Qu’est-ce que tu imagines ? », « Et après, il se passerait quoi ?. L’idée est de lui montrer qu’il a le pouvoir sur ses idées.
Source : @burstbrisplease