Ne vouloir qu'un seul enfant et le souhaiter ardemment, voilà un choix parfois souligné avec jugement et malveillance par la société. 4 femmes, 4 mères libres et heureuses témoignent de leur désir d'enfant unique et de la façon dont le regard des autres peut-être intrusif.
Et parce que la liberté de choisir est à la base de tout, on vous repartage l'article “Lâchez-nous l’utérus !", dans lequel l'essayiste Fiona Schmidt nous parle avec brio des choix que nous faisons et qui ne concernent que nous. 💥
Charlotte, maman de Victoria : "Les remarques sont souvent faites du point de vue de l’enfant. Je dois répondre : “Oui, elle n’aura pas de petit frère ou de petite soeur.”, plus que : “Je n’en ai pas envie. Je suis comblée et heureuse comme ça.”
"Longtemps je n'ai pas eu de désir d’enfant. J’avais envie de voyager, de profiter, de sortir, de vivre libre. Je savais que de son côté, mon compagnon aimerait être papa mais nous n'en parlions pas concrètement. Jusqu'au jour où il a été clairement prêt. J'ai dû mûrir longuement ma réflexion. Peu après notre anniversaire de mariage, je me suis réveillée et le désir était là : j’ai décidé que je voulais fonder une famille avec lui. Victoria fut la plus belle rencontre et les deux dernières années ont été les plus belles de ma vie. Néanmoins, j'ai toujours su que si je devenais mère, je serai la maman d'un seul enfant. Peut être que le désir d’enfant unique vient chez certaines après un accouchement difficile, des nuits blanches,... mais ce n’est pas notre cas. Mes copines mamans ne comprennent pas du tout, pourtant elles connaissent les responsabilités, la logistique et les soucis qui viennent avec un enfant.
J’entends souvent les remarques : “Il faut mettre en route le deuxième”, “Oh mais il faut lui faire un petit frère ou une petite soeur.”, “Elle ne peut pas rester seule”. Cela résonne presque comme des ordres, on doit lui créer un petit compagnon sinon elle va s’ennuyer toute son enfance ? J’ai noté que les remarques sont souvent faites du point de vue de l’enfant, que je dois répondre “Oui, elle n’aura pas de petit frère ou de petite soeur.”. Plus que : “Je n’aurai pas de deuxième enfant, je n’en ai pas envie. Je suis comblée et heureuse comme ça.”. Je remarque aussi que les questions sont toujours tournées vers moi, jamais vers mon mari. L’homme ne ressent pas du tout cette pression. Est-ce parce que mon horloge biologique tourne et que l’homme a tout son temps?
Je ne sais pas, pourtant on le fait bien à deux, non?
Malheureusement il y a cette mauvaise image de l’enfant unique : pourri-gâté, égoïste, solitaire,... mais je ne suis pas d’accord. C’est notre rôle de parents de faire en sorte qu’ils ne soient pas comme ça. J’ai sous mes yeux, un très bel exemple d’enfant unique : mon papa. Il est le contraire de tout ce qu’on peut dire de mauvais sur les enfants uniques. Donc si Victoria devient comme mon papa je serai très fière !
Lorna, maman de Solal : " J’écoutais davantage la pression sociale que nos propres envies."
Durant 3 années, nous avons aimé être les parents de notre petit Jules. Je rêvais d'être maman depuis quatre ans, alors son arrivée fut magique, vraiment. J’ai tenté d’avoir un 2ème enfant juste après ses 3 ans. Des essaies sans succès durant une année et demi, mais quand mon gynécologue m’a proposé de faire des FIV, je me suis posée les bonnes questions. Comme si me réveillais d'un pilotage automatique que je m'étais fixé. Quelques mois plus tard, j'ai abouti à cette conclusion : non je ne le ferai pas car au fond je ne veux pas de deuxième enfant. J’écoutais davantage la pression sociale que nos propres envies. Je pensais à ce qu'on attendait de moi plutôt qu'à ce que désirais au fond. Sans égoisme mais par pur recherche du bon équilibre.
Maya maman de Louison : "Je ne saurais pas dire si mon désir d'être maman d'une seul enfant est complètement corrélé à mon schéma familial ..."
"Je viens d’une famille nombreuses et je crois que je ne voulais pas du tout reproduire ce schéma. Je me suis sentie faire partie d'un clan, certes, mais j'ai finalement très peu de souvenirs des échanges avec mes parents, peu de complicité aussi. Je ne saurais pas dire si mon désir d'être maman d'un seul enfant est complètement corrélé à mon schéma familial mais je crois que j'avais profondément envie de bâtir mon propre schéma en écoutant mon coeur, mes projections et mes limites aussi."
Luce, maman de Côme : "Je fantasmais une relation unique et magique entre moi et mon enfant."
"Je suis issue d'une famille nombreuse. J'ai aimé évoluer dans cette fratrie de quatre soeurs mais très jeune, je me suis dit que j'aimerais avoir un enfant unique. Pas plusieurs. Je ne sentais pas le désir de créer une fratrie, en revanche, j'avais envie d'être mère. Dès que j'imaginais ma parentalité, je fantasmais une relation unique et magique entre moi et mon enfant, à chaque étape de sa vie, dans une sorte de bulle où l'on apprendrait chacun l'un de l'autre. J'ai donné naissance à mon fils il y a trois ans. Mon amoureux ne serait pas contre un deuxième enfant mais j'aurais l'impression de ne pas être en phase avec mon désir si je retombais enceinte, et ça, il l'a bien compris."
Et parce que le Fiona Schmidt sur “Lâchez-nous l’utérus”