L’amour flou : Peut-on refaire sa vie sans la défaire ?

 

Photo : Clem Onojeghuo

Comment voir ses enfants tous les jours quand on ne s’aime plus ? Ou plutôt quand on s’aime autrement mais que l’état amoureux s’est envolé ? L’amour flou c’est l’histoire – vraie – de la fin d’un couple et de la réinvention d’une famille. Dans ce film en ce moment en salles, les acteurs et réalisateurs Romane Bohringer et Philippe Rebbot racontent leur séparation et leur décision d’habiter dans deux appartements communiquant via la chambre de leurs enfants, Rose, 8 ans et Raoul, 5 ans. Dans ce drôle de film, entre le documentaire et la comédie, ils jouent leur propre rôle, avec leurs vrais enfants, leurs amis et leurs familles.

Pourquoi j’ai aimé l’amour flou ?

C’est drôle. Vaudeville moderne où se croisent les coups d’un soir, les voisins, la famille, les enfants et le chien. Un joyeux bazar qui cherche les repères de sa nouvelle vie, tentant tant bien que mal d’établir des règles – quel soir les enfants dînent chez qui, quand as-tu le droit de venir chez moi, c’est à qui ça… ?

C’est beau. Ce respect entre eux, l’amour infini qu’ils portent à leurs enfants, cette famille un peu détraquée mais plus unie que jamais.

C’est juste. Le film ne tombe pas dans le piège de vouloir montrer une vision idyllique de la vie sous le même toit après une séparation : ils ont du mal à se supporter, s’agacent, s’engueulent, sont déçus l’un de l’autre. Ils se trouvent vieux, ils se sentent seuls et enchaînent les rendez-vous de psy et les tentatives de rencarts foireux. Comme beaucoup de parents séparés, ils tentent de ne pas faire exploser le concentré d’amour qu’ils ont construit et inventent leur propre modèle, leur recette.

C’est une histoire d’aujourd’hui. Romane Bohringer et Philippe Rebbot ont inventé un nouveau mode d’habitat : le « sépartement ». A l’heure où 45% des mariages se terminent par un divorce en France*, il est nécessaire de créer de nouveaux modèles et d’imaginer de nouvelles manières de vivre ensemble. Pour être heureux, tout simplement.

*source INSEE

 

Publié le Ecrit par Nathalie