L’écriture inclusive peut-elle changer les pensées ?

 

Chez émoi émoi, on a imaginé un sweat qui dit beaucoup en très peu de mots : Né.e pour aimer. Ce petit point médian qui dit elle et lui, est venu naturellement. Et comme toute nouveauté de langage, il pose des questions qui vont bien plus loin qu’un point.

Quand un terme, une pratique, un mouvement fait émerger autant de débats (oh oui, on en parle beaucoup.), il peut être judicieux de revenir à l’essentiel : sa définition. Inclusif : « Qui intègre une personne ou un groupe en mettant fin à leur exclusion » (Larousse). Chez émoi émoi, on aime parler de chacun.e. sur un pied d’égalité. Déjà, parce qu’on a les bras assez grands pour y accueillir tout le monde et ensuite parce qu’on croit au pouvoir des mots. Et que la révolution, le changement positif, les femmes comme égales des hommes, les hommes comme partenaires des femmes, les êtres qui sont et font ce qu’ils veulent, cela passe par des positions fortes et des habitudes qui se déforment. Comme ce petit point médian. Celui que vous voyez dans Né.e, par exemple. Celui qui peut agacer, qui crée de nouvelles règles, qui embête l’éducation nationale, qui énerve l’administration et les protecteurs farouches de la langue française. Et en même temps, ce qui est bien avec ces sujets-là, c’est qu’ils permettent de débattre et de se poser les questions qui font avancer. Petit à petit ou à vitesse grand V.

Est-ce très français de polémiquer sur la langue, les mots et les dictées de Pivot ? Il y a un an, le journal Libération se posait la question y et répondait en partageant les propos tenus par les coordinatrices des Cahiers du genre : « Les débats autour d’une écriture cherchant à rendre visibles des femmes et des personnes non binaires, à l’oral ou à l’écrit, et donc à bannir l’emploi d’un langage qui reproduit les rapports de genre, se sont également tenus au Brésil, en Italie ou encore en Allemagne. Partout où les inégalités et les violences de genre sont dénoncées, le langage fait l’objet de revendications et de débats. »

Et si on compliquait tout ? Si tout cela était ridicule ? Le fait que le masculin l’emporte invisibilise-t-il les autres genres ? ». On entend ces remarques, et poser des questions est toujours bénéfique. L’écriture inclusive à cette force d’interroger sur la société en cherchant des solutions. Parfois à simplifier, d’autres fois à modifier. On cherche, on propose, on n’impose pas mais on sait qu’on peut en disposer. N’est-ce pas là l’essentiel ?
De la même manière, on peut féminiser les professions et y trouver du sens. Parce que l’égalité au travail reste une haute montagne à gravir. Certain.es diront que dire cheffe, professeure, avocate, autrice,…ne changera rien aux écarts de salaires. J’ai envie de croire le contraire. Que la somme des détails nous aide, sans faire de mal, à obtenir des résultats. 

Et comme le partageait, Philosophie magazine : « Si l’écriture inclusive, avec son accumulation de points et de tirets, vous rebute (…) Tristan Bartolini, étudiant à la Haute École d’art et de design (HEAD) de Genève, a une solution : le jeune designer a mis au point une police de caractère, « l’inclusif-ve », pour signaler typographiquement le double marquage de genre lorsqu’on décrit un groupe mixte. L’ingéniosité de Bartolini, récompensée par le prix Art Humanité de la Croix-Rouge genevoise, consiste à résumer l’indistinction de genre en un unique caractère (et non une série de caractères), tout en laissant apparaître, dans cet unique caractère, la trace du masculin et du féminin. »  (image en PJ ,-))

 

Le design peut-il changer les pensées ? Le philosophe Stéphane Vial explique : « En créant de nouvelles formes matérielles, il s’agit […] d’inventer de nouvelles manières d’exister ensemble ». 

En attendant, nos sweats Né.e pour aimer diffusent un message qui nous tient à cœur : Ensemble, c’est tout. Surtout quand tout le monde se sent bien. 

 

 

Publié le Ecrit par Amandine