Aujourd’hui, mon fils de 2 ans et demi a choisi, dans le dressing, un sweat qui appartenait à sa sœur. Un sweat caramel constellé d’une vingtaine de visages de Minnie. Cela tombe bien, je ne comptais pas m’en débarrasser. Au contraire. Mais ce matin-là, j’ai tout de même fait un signe de la tête à son papa. Un signe qui pourrait dire : « Ça va, ça passe, non ?” Parce que même si je suis persuadée que le rose, les fleurs, les souris à gros noeuds et les barrettes n’appartiennent pas qu’aux filles, je ne voulais surtout pas que mon fils se sente jugé de porter un sweat initialement vendu au rayon du sexe opposé. Il en reste du chemin surtout quand on croise sur sa route les réflexions pas méchantes mais peu engageantes du personnel de crèche qui s’amuse de voir qu’aujourd’hui, Gaspard a piqué le dressing de sa sœur. #cestcarnaval?
Avant cela, il y a eu les cheveux ? Je laisse pousser ou je coupe un peu ? Et si je laisse pousser, je mets une barrette ou un élastique ? Et l’élastique ? On a quoi de plus neutre ? Avant cela, il y a eu les bodies. Ceux de sa soeur avec un discret petit nœud blanc cousu sur le devant. Passe-moi les ciseaux, voiiiilà, plus de nœud. Et encore avant, la liste de naissance : “Tu veux que je te rachète une couverture moins …” Moins quoi ? Moins fleurie, moins douce, plus bleue…? Parce que même si ma fille n’est pas vraiment girly (et si cela avait été le cas, nous sommes d’accord qu’on est d’accord), y-a-t-il des détails subtiles qui perturberaient la virilité supposée de mon garçon ? Le Liberty de la gigoteuse, la petite danseuse sur l’assiette creuse, la combi à petits coeurs…Et les jouets, les jeux, la draisienne, le vélo, le casque du vélo. Suis-je censée tout changer pour que chacun.e reste “à sa place” ?
Cette question des vêtements, des accessoires et des jeux genrés, encouragés par un marketing bien huilé pose deux problèmes :
1. Celui qui consiste à nourrir les stéréotypes et donc les inégalités (on en parle dans cet article nécessaire : Comment élever un fils féministe.).
2. Celui qui empêche de réutiliser un produit dit “féminin” pour un garçon. Ce qui n’aide ni la planète, ni le porte-monnaie.
Chez émoi émoi on n’a pas de rubrique « vêtements filles » et « vêtements garçons ». On aime l’idée d’ouvrir les cases. Celle de pouvoir porter du rose, des barrettes, des fleurs, du bleu marine, des costumes de super-héros quel que soit son sexe. Et on adore, en plus, l’idée de transmettre les vêtements d’un enfant à l’autre (coucou #mothernature)