Petite section : il ne s’y fait toujours pas ?

 

 

Voilà trois semaines que votre enfant a pris le chemin de l’école, et le bilan n’est pas tout rose. Pour l’aider dans cette étape difficile, nous avons demandé à l’équipe May de nous partager leurs précieux conseils...

La première rentrée !
Vous attendiez impatiemment cette première rentrée ! Tout était minutieusement prévu, de la nouvelle tenue au joli sac à dos (avec prénom, évidemment), en passant par la pluie de bisous, au moment de quitter la classe. Peut-être avez-vous été un peu surpris.e en découvrant la réalité : une jungle de petits enfants en larmes, accueillis tant bien que mal par des adultes qui font ce qu’ils ou elles peuvent avec leurs deux bras (les maîtresses, c’est héroïnes ! )
De manière générale, l’accueil en classe s’apaise après les premières semaines : tout le monde est plus serein. Mais pour certains enfants, les choses prennent un peu plus de temps.

Chaque enfant a son rythme
Dans la petite enfance, chaque enfant suit son propre chemin : de l’âge de la marche aux premiers mots, en passant par l’acquisition de la continence, l’habileté à tenir un stylo ou à enfiler son manteau. Il est donc illusoire de penser que chaque début du mois de septembre, des milliers de petits enfants de 2 à 3 ans seront prêts et autonomes sur tous ces sujets……Notre système d’inscription à l’école “l’année des 3 ans” permet à des enfants âgés de 2 ans
et demi à 3 ans et demi de se retrouver en petite section. Ce delta de douze mois est énorme à cet âge ! Il est tout à fait normal qu’un enfant de moins de 3 ans trouve cela difficile de rester huit heures loin de ses repères affectifs, et qu’il n’ait pas encore acquis toutes les bases pour être autonome en classe.

L’autonomie, le sujet de toutes les discordes ?
Vous l’aurez compris, l’autonomie de votre enfant est un facteur important à l’école… En effet, les enfants sont nombreux et les adultes moins disponibles qu’en crèche ou à la maison. Il est possible que l’on vous demande de l’accompagner davantage dans ce sens. A votre niveau, vous pouvez veiller à lui faciliter la tâche, en lui mettant uniquement des vêtements et des chaussures faciles à enlever et à remettre : le pantalon de jogging et les
chaussures à scratch sont vos nouveaux amis ! Tout comme le manteau à capuche qu’on apprend plus facilement à poser au porte manteau, ou à enfiler en le posant à l’envers devant soi. N’hésitez pas à solliciter l’enseignante pour connaître d’autres tips en faveur de l’autonomie. A la maison, vous pouvez aussi aider votre enfant à mieux se débrouiller à l’école, en le laissant ouvrir son pot de yaourt, s’essuyer aux wc, ou fermer son manteau. Ces petites
choses lui seront bien utiles pour être plus indépendant à l’école et avoir davantage confiance en lui.

Un sentiment de sécurité bien fragile
On ne va pas se mentir, les premiers temps peuvent être déstabilisants pour un petit enfant, surtout s’il n’a pas connu de mode d’accueil collectif avant cela. Le bruit, les nombreux enfants, l’attente constante, ou au contraire le rythme bousculé, les heures qui passent, et les adultes qui se succèdent … C’est beaucoup ! Et il n’y a rien d’anormal à ce que votre enfant trouve cela parfois difficile…Nous ne pouvons pas changer le système. Mais nous pouvons vous donner quelques idées pour aider votre enfant :

La séparation du matin
Le matin, soignez le rituel de la séparation : accompagnez-le à la porte de la classe, donnez-lui son doudou, ou aidez-le à le poser dans la caisse à doudous, et faites lui un gros câlin/bisou en lui disant quand vous revenez. C’est très important pour lui de savoir qui vient le chercher et quand. Si le lieu s’y prête, un petit au revoir à la fenêtre aide en général à finaliser ce rituel. Vous pouvez aussi dessiner un petit cœur sur le bras de votre enfant pour l’accompagner toute la journée, ou lui glisser un petit cœur en papier dans la poche. Si la séparation est vraiment difficile, mobilisez l’enseignante pour voir comment vous pouvez collaborer autour de ce moment clef : peut-être pourra-t-elle lui confier un objet de la classe à garder chez vous et à lui ramener le matin, ou au contraire l’autorisera-t-elle à
conserver un objet de la maison qui le rassure…Garder à l’école un mini album photo de la famille et de tout ce qui fait son monde peut-être une bonne idée. Il est important de créer des passerelles affectives entre la maison et l’école, dont l’enseignante ou l’ATSEM seront les garantes, puisqu’elles vont prendre une place de
figures d’attachement de votre enfant, qui vont le rassurer.

Durant la journée
Si votre enfant vous dit ne pas aimer l’école, il est probable qu’il supporte difficilement les transitions dans sa journée à l’école : les récréations, le trajet vers la cantine, les activités hors de la classe… bouleversent à chaque fois sa routine, et génèrent un sentiment d’insécurité. Voyez avec l’équipe de quelle façon il peut repérer une figure d’attachement et se référer à celle-ci lors de ces moments clefs : cela peut être l’ATSEM de sa classe, ou un
enfant plus âgé, qui pourraient lui donner la main ou rester près de lui.

A la maison, construisez ensemble une petite routine visuelle qui image les moments de sa journée, afin qu’il puisse plus facilement se repérer dans le déroulé et se projeter plus facilement : après la cantine, c’est la sieste, puis une récréation, puis la classe, puis l’heure des parents… On ne le dira jamais assez, les routines sont très sécurisantes pour les enfants !

 Lors des retrouvailles
En maternelle, les soirées sont souvent difficiles ! Alors que vous pensiez que votre enfant serait tout content de vous retrouver (et il l’est !), et que vous auriez plein de choses à vous raconter, voilà qu’il enchaîne les colères au moindre prétexte. Il se trouve qu’il est souvent envahi par la fatigue. Et que cette fatigue le submerge le soir, au point de lui enlever toute flexibilité et tolérance à la frustration. De plus, il a beaucoup “pris sur lui” toute la journée, et
a besoin de décharger les tensions qu’il a accumulées…et rien de mieux pour lui que de décharger ces tensions auprès de sa figure d’attachement principale, c’est à dire… vous ! C’est bien parce qu’il se sent enfin en confiance qu’il peut se laisser aller à libérer toutes ces émotions.
Voici comment vous pouvez l’accompagner durant ces soirées difficiles :
– proposez lui un sas de décompression avant de rentrer ou juste en arrivant à la maison, si possible en extérieur…l’objectif est de s’aérer et de se défouler si besoin.
– acceptez qu’il aura peut-être besoin de “décharger” ses tensions, et qu’il se sentira mieux ensuite. Ne cherchez donc pas à éviter la crise à tout prix, au contraire.
– aidez le à extérioriser les émotions négatives de sa journée, à l’aide de figurines ou de livres, en “jouant à l’école” par exemple.
– proposez lui un vrai temps de qualité le soir, pour recharger son réservoir affectif mis à mal durant cette période : un temps où vous vous rendez totalement disponible pour lui, durant 10-15 minutes, où vous faites ce qu’il veut.
– enfin, n’hésitez pas à le coucher plus tôt si besoin, pour qu’il puisse se reposer
suffisamment avant le lendemain.

Et n’oubliez pas, vous n’êtes pas seul.e à vivre ces premiers mois d’école de cette façon. Dans quelques temps, il passera la soirée à vous raconter ses journées !

Pssst : Chez émoi émoi, on fait des vêtements ultra doux qui font des câlins et qui donnent confiance. On vous montre ? 

 

 

 

Publié le Ecrit par Amandine