C’est la question que je me suis posée au retour d’un dîner de copines à Londres. L’une d’entre nous, enceinte, fraîchement descendue de l’Eurostar, s’était vue posée la question fatidique : Alors où comptes-tu accoucher ? En France ou en Angleterre ?
Les ladies autour de la table s’étaient alors lancées dans la description d’un accouchement made in UK qui ferait pâlir les commandos du GIGN. Expliquant que sans bonne mutuelle, ici, pas question de « péri » ni de maternité 5 étoiles. Au programme : souffrance, 10 par chambre et retour à la maison quelques heures seulement après la délivrance !
Mais, quelle n’a pas été leur surprise, lorsque la future maman annonça très sereinement que tout cela tombait très bien car elle ne comptait pas accoucher sous péridurale. Keep calm and just do it !
Accoucher sans péri, c’est possible et il semble que ce soit devenu tendance.
J’avais auparavant remarqué un groupe Facebook éponyme auquel certaines de mes amies ont adhéré.
Les femmes enceintes sont de plus en plus nombreuses à se laisser séduire par un accouchement sans anesthésie. Vous voulez savoir pourquoi ? Et bien je le leur ai demandé.
– Parce que sans péri une femme est plus actrice de son accouchement que spectatrice.
– Parce qu’on a la maîtrise de son corps. Durant le travail, il est possible de trouver la position la plus adéquate pour supporter au mieux la douleur. On contrôle les contractions, les poussées. Les sensations ne sont pas éteintes.
– Plus de contrôle, donc moins d’épisiotomie, de forceps et autres délicats accessoires.
– Parce que l’accouchement est moins long et plus efficace. La légende raconte que certaines auraient regagné leur chambre debout !
– Parce que c’est naturel et que c’est beau.
Je me suis risquée à évoquer avec elles la tentation de l’héroïsation de l’accouchement. J’ai souffert donc je suis une bonne mère ?
De ces discussions mêlées entre mamans piquées et non piquées sont étonnamment nées des idées de liberté et de modernité.
Nous ne sommes pas égales face à la douleur et aujourd’hui, nous avons le droit de choisir la manière d’accoucher, n’en déplaise à certains obstétriciens.
Pour son cinquième accouchement, ma maman avait réclamé une péridurale qu’elle s’est vue refuser sous prétexte que pour une cinquième naissance, même en siège, c’était superflu. Je me suis toujours demandée pourquoi ce « non » ? De quel droit ?
Accoucher sans péridurale aujourd’hui est un acte ultra moderne. C’est parce qu’une femme a le choix qu’elle se permet d’accoucher sans péridurale. L’anesthésie reste une option, comme un ultime recours.
L’accouchement à la carte, s’il n’est pas une mode, émoinautes, n’est-il pas le luxe ultime ?