
Vous en rêvez un matin. Le lendemain vous redoutez l'idée ? Parce que les partages d'expériences, c'est la vie, on a demandé à 8 femmes de nous raconter ce qui est ressorti de leur voyage ...
Il fallait que je me rencontre à nouveau.
J’étais maman depuis six ans. Mes repos consistaient à organiser des vacances. J’ai mis six ans à m’accorder le droit de partir seule dans un lieu qui me faisait rêver : le Japon. Ce temps et cet argent que je me consacrais étaient nécessaires pour me retrouver.
J’ai réalisé que je savais très bien me suffire.
Je venais de vivre une rupture difficile. J’ai pris un billet pour Lisbonne sans vraiment réfléchir. J’avais besoin d’air : marcher seule, manger seule, ne rendre de compte à personne. Au début: c’était vertigineux, puis très vite …libérateur !
J’ai appris à écouter mes élans.
J’ai toujours été entourée. Famille nombreuse, colocation, couple fusionnel… Et un jour, j’ai eu envie de silence. Je suis partie quatre jours dans une maison isolée en Ardèche. J’y ai redécouvert le plaisir du vide. Le vide qui n’oppresse pas, celui qui ouvre.
J’ai déverrouillé des blocages ancrés.
On m’a toujours dit que voyager seule, pour une femme, c’était dangereux et assez triste. Alors quand j’ai eu 30 ans, je suis partie à Rome. J’ai marché jusqu’à ne plus sentir mes pieds, j’ai pleuré de beauté devant une fresque, j’ai souri seule dans des cafés. Je n’ai jamais été aussi libre.
J’ai désactivé le mode veille.
Avant d’être mère, j’étais une baroudeuse : sac à dos, bus de nuit, auberges. Quand ma fille a eu dix ans, je suis partie une semaine à Naples. C’était comme réactiver une mémoire ancienne.
Personne ne me regardait. J’étais juste moi.
C’était à Copenhague. J’avais 34 ans. Personne ne me connaissait, je n’avais aucun rôle à jouer. Je pouvais être muette ou bavarde, légère ou mélancolique. C’était la première fois que je m’autorisais à ne pas me définir par rapport aux autres.
Je n’ai jamais été aussi entourée
A 40 ans, je vivais une petite bascule exisentielle. Je me sentai seule dans ma bulle parisienne. J’ai laissé ma culpabilité de maman en France et je suis partie deux semaines en Asie. Je n’ai jamais été aussi positivement entourée qu’à ce moment-là.
Je voulais me prouver que j’étais capable.
J’avais peur de tout : du train, de l’inconnu, de dormir seule. Mais je ne voulais pas que mes peurs dictent ma vie. Alors j’ai réservé un week-end à Bordeaux. Ce n’était pas loin, ce n’était pas exotique, mais c’était une victoire immense.
Photo : @marionhainau