Je ne sais pas si vous en aviez pris pleinement conscience émoinautes mais la maternité est une lourde médaille dont il faut accepter les deux faces.
Côté pile se trouve un magnifique nourrisson, votre fierté, votre amour, votre réussite.
Côté face il y a un ventre aussi flasque qu’un flamby, d’horribles vergetures, une peau d’orange qui ne se mange pas, et une poitrine version gant de toilette XXXL, lourde et tombante.
Que celles qui ne connaissent pas tout ça, se taisent à jamais. (si, si … )
L’après grossesse, (j’entends une fois toutes les cicatrices bien refermées) est une période souvent difficile à vivre.
Lorsque j’en parle à mes amies sans enfants, je la compare à l’adolescence. Vous savez ce moment atroce où il faut s’accepter telle que l’on est et pas telle que l’on voudrait être ?
Il faut faire le deuil d’un corps que l’on a connu et qui n’est plus.
Pour tout vous dire émoinautes, hier, j’en ai fait encore, l’amère expérience.
J’ai bravement tenté ma première sortie « maillot de bain » de l’été. (Je suis dans le sud, le soleil brille !)
Une véritable épreuve.
C’est simple, mon dernier né à quatre mois, j’ai tenu quatre minutes avant de filer remettre mes vêtements.
C’est donc bien camouflée dans mes habits et derrière mon mac, que je tombe sur cet article du Huffington Post (dont visiblement la toile s’est entichée) : « Photos. Le corps des femmes devenues mères mis en lumière dans un livre. »
Une photographe américaine s’est lassée du « perfect body post accouchement » que nous servent les Gisèle, Victoria et cie dans la presse. Jade Beall (c’est son nom), a publié sur facebook une série d’autoportraits vérité. Elle livre sans concession son corps de femme devenue mère au regard des autres.
Le succès est tel, que des mères anonymes décident à leur tour de jouer le jeu et de poser sous l’objectif de Jade Beall. Le résultat sera compilé dans un livre publié prochainement.
On y voit une image crue. Une vérité nue. Des corps plein de vie et sans fard.
Est ce que je trouve ça beau ? J’ai peur de vous dire non.
Est ce que ça me rassure ? Je pense que oui.
Est ce que je me sens mieux dans mon corps de mère ? Je ne sais pas, peut-être.
Mais vous émoinautes, est ce que ça vous parle ?