Parce que les repas des enfants peuvent être plus longs que le tunnel du Mont-Blanc, on a demandé à des parents de nous donner leurs secrets. #àtable!
Je suis une horloge suisse
« J’ai largement avancé l’heure du repas. Avant, mes enfants de 4 ans et 2 ans mangeaient vers 19h30. Depuis plusieurs mois, ils dînent à 19h grand max. Moins fatigués et moins excités, ils sont beaucoup plus disposés à manger tranquillement. Je leur ai aussi montré à quelles aiguilles correspondait « 19h » sur l’horloge. Et ils sont ravis de se mettre à table tout seuls à cette heure-ci. On débute le repas avec le sourire ! »
Je présente les aliments plusieurs fois, sous d’autres visages.
« Un spécialiste m’a indiqué qu’il était judicieux et nécessaire de présenter un aliment dix à quinze fois à un enfant à une période donnée avant de considérer qu’il ne l’apprécie pas. Je n’insiste jamais trop longtemps durant un repas si ma fille de 2 ans et demi n’en veut pas mais je lui représente l’aliment sous d’autres formes par la suite (en purée, en potage, à la vapeur, en gratin, dans une tarte, en poêlée.) , puis je reviens à la forme pure. Je garde néanmoins toujours en tête que les goûts, très versatiles, évolueront au fil des âges et que ce qu’il n’a pas aimé hier peut être apprécié deux ans après. Je sais, en regardant ma plus grande, qu’un enfant construit son répertoire de saveurs tout au long de sa croissance. Et surtout, je ne dis jamais devant elle à autrui : « Ne luis sers pas, elle n’aime pas les courgettes ! »
Je valorise son âge et son évolution
« Je dis souvent aux enfants : tu ne joues pas aux mêmes jeux que lorsque tu avais 2 ans, tu n’écoutes pas la même musique et tu ne t’habilles pas pareil… Donc tes goûts aussi ont pu changer ! Leur expliquer cette évolution, m’a fait gagner de nouveaux aliments dans leurs assiettes. »
Après l’heure, c’est plus l’heure.
« Impossible de faire manger plus de 2 ou 3 cuillères de purée à mon bébé de 9 mois s’il est trop fatigué. Passé 18h45 il ne prend que son biberon, ou alors on doit faire les marionnettes en même temps pour le distraire, il envoie la cuiller en catapulte, hurle et s’en met partout… J’ai avancé l’heure du repas à 18h30, c’est plus serein, on le fait manger avant et après il joue calmement à côté de nous (et ça nous permet de prendre le repas tranquille après avec l’aîné…) »
Je me suis détendue.
« On ne se met pas trop de pression sur l’équilibre de chaque repas. L’équilibre alimentaire c’est sur la semaine ou même la vie, ce n’est pas « des fruits et légumes, des féculents et 30g de protéines à chaque repas ». Relax si un jour il ne mange que du jambon, le lendemain des coquillettes et le surlendemain des haricots verts… »
Compenser avec des fruits
« Pour les anti-légumes : si votre enfant rejette tout ce qui ressemble de près ou de loin à un légume, compenser avec des fruits frais, de préférence en début de repas ou en encas. Ça passe souvent mieux avec les enfants et c’est plus rapide à préparer. Melon en entrée, pêches coupées en morceaux au petit déj, des fraises au goûter, une banane en encas… »
Je mise sur les crêpes et les tartes
« C’est l’écrin parfait pour faire manger des épinards, des champignons ou autres légumes aux enfants. Ca passe tout de suite mieux quand c’est dans une quiche ou dans une crêpe avec un oeuf et du fromage. »
Nous mangeons en même temps que lui.
Sur les conseils d’une psychologue nutritionniste, nous avons décidé de nous mettre à table avec nos enfants de 18 mois et 3 ans. Et ça a été le jour et la nuit. Ca les rassure et stimule leur appétit, surtout qu’ils avaient tendance à bouder leurs assiettes lorsqu’ils mangeaient seuls. On sent qu’ils prennent du plaisir à vivre ce moment avec nous. Si pour des raisons de timing ou pratiques, on décide de ne pas manger avec eux, on se met tout de même tranquillement à table, on s’assied et on échange avec eux. On en profite pour parler de la journée et de ce qu’il y a de génial dans leurs assiettes. »
J’ai banni les écrans !
« Mea culpa ! Grave erreur ahah. L’écran avait un effet hypnotique sur notre enfant qui, à la manière d’un automate, ouvrait sa bouche mécaniquement sans prendre conscience de ce qu’il mangeait et de son effet rassasiant. On l’a compris assez vite. A l’origine, ça nous aidait à le faire manger (il ne voulait rien avaler et perdait du poids), puis c’est devenu contre-productif. »
On fait parler notre imagination
« Tu ne veux pas manger cette sublime purée de légumes verts ? Mais que penses-tu de ce petit bonhomme vert aux larges sourires avec ses yeux en forme de tomates cerise et ses petites dents en forme de maïs ?… Et ça marche évidemment. Quand on a compris que le jeu, l’amusement, la curiosité déverrouillait tout, on s’est éclaté à présenter des assiettes drôles et ludiques. »
Je cuisine devant /avec lui.
« Avant, j’appelais mon fils de 4 ans dès que l’assiette était sur la table. Maintenant, je fais le marché avec lui, je le convie en cuisine pour lui montrer ce que je fais, ce qu’était ce gratin avant d’être un gratin, à quoi ressemble ce légume, ce fromage, un oeuf… Et surtout, dès que cela est possible, je le fais participer, ne serait-ce qu’un petit peu. Quand il passe à table, il est très très content de déguster ce que nous avons préparé ensemble. Et c’est bonus pour son éducation alimentaire. »