Chez émoi émoi, j’ai plusieurs plumes, et chez moi, j’ai deux enfants. J’avais d’abord pensé doubler tous les mots de cet édito. Enfin pas moi, mon co-worker. Parce qu’une bonne idée vient toujours à deux. Mais mon cerveau pourtant composé de deux hémisphères n’était finalement pas prêt.
Mais alors de quoi veut-elle bien nous parler, encore ?
De ces nuits qui se dédoublent (la vôtre et la leur #mamaaaan) ? Du temps qui se divise (un temps pour vous #mouais, et beaucoup de temps pour eux. #ouiii) ? De la femme que vous êtes, de la mère que vous êtes devenue ? Du deuxième sans qui on vous n’auriez jamais fait de premier ? De la vie en boucle ? De cette année compte double ?
Dans notre interview consacrée au post-partum (le vrai, pas celui que l’on croit connaître.), la sage-femme Anna Roy évoque ce temps qui s’ajoute au temps sans qu’on ait le temps de l’intégrer dans notre emploi du temps. Ça fait beaucoup. Et surtout trop de répétitions. En chiffres, on sait que la venue d’un enfant ajoute 261 minutes de travail supplémentaire à un couple, soit entre 4 et 5 heures par jour (dont 3 heures…pour les femmes). Et comme cette étude, publiée dans la revue de l’INSEE date de 2015, on peut facilement ajouter du temps au temps. #coucoucovid #hellolesgrèves
Et puis, il y a cet apéro. On célèbre la venue d’un bébé. Et la maman qui lui a donné la vie. Et s’invitent sans êtres conviés, ces questions, ces petits mots, ces phrases qu’on ne dit pas pour blesser mais dont on ne mesure pas toujours la portée : « Ah mince, tu as eu une césarienne… », « Comme tu as le temps en ce moment… », « Ah tu lui donnes la tétine ? », « Il te reste combien de kilos à perdre ? » Comme quoi, tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant de parler peut-être une bonne idée. Et comme on adore partager, on vous a fait une liste (non exhaustive) juste ici.
Ce soir, je rentre les bras chargés de deux cadeaux. Un pour ma fille, un pour mon fils. Parce que depuis qu’ils sont deux, mes bras sont deux fois plus chargés, ma tête aussi mais bonus : mon cœur a doublé de volume. Donc, j’ai deux cadeaux, les deux mêmes. Pour une enfant qui, rappelons-le, a deux fois l’âge de l’autre. Et l’autre, deux fois moins. Mais bon, au final ils auront pareil. #toutpareil.
Quand je pense à cette vie en double, je songe à la romancière Sophie Astrabie avec qui on en avait parlé ici et qui disait en évoquant son deuxième enfant : « Cela fait un an que ce deuxième enfant existe. Un an que tout est deux fois plus simple, deux fois plus doux. Deux fois plus évident (…) Avec un enfant on fait un trait sur sa vie d’avant. Avec le deuxième, le trait est déjà fait. Alors on récolte juste l’amour supplémentaire. » Aujourd’hui, Sophie a 3 filles et on a encore parlé d’amour, ici.
Je peux vous dire qu’avec ces deux-là, j’ai récolté assez pour faire fleurir le bonheur chaque jour. Jusqu’à l’infini #sersmoiuncafédouble
Amandine
Plume en cheffe d’émoi émoi